Publié le 4 avril 2023 par Nicolas.

Le printemps arrive enfin, la nature se réveille, la terre se réchauffe doucement. Le jardinier que vous êtes réinvestit son jardin potager pour faire ses premiers semis ou plantations.

Au sein du jardin potager, discrètement, d’autres organismes vivants s’éveillent aussi, prêts à fondre sur les premières jeunes pousses.

Je vous explique comment protéger son jardin de ces nuisibles au printemps.

Le printemps au jardin, la saison de tous les dangers

Le printemps est une saison de promesses pour un jardinier car elle est synonyme de retour au jardin potager, de premiers semis, de nouvelles plantations, de bourgeons qui laissent deviner de belles floraisons…

Mais le printemps, c’est aussi une saison de réveil des principaux nuisibles du jardin

En effet, tous ces insectes ravageurs que sont les taupins, les gros ver blancs, l’otiorhynque, les cloportes, les carpocapses, les noctuelles, les piérides et autres papillons et chenilles…ont hiberné pendant tout l’hiver, dans le sol, sous des branchages, dans une fissure de mur, sous leur forme adulte ou larvaire.

Et dès que les rayons du soleil printanier réchauffent l’atmosphère, ils émergent avec deux objectifs : se nourrir et procréer !

Hanneton commun (Melolontha melolontha)
Hanneton commun (Melolontha melolontha) © Flickr Frank Vassen

Et logiquement, tous ces nuisibles ont toutes les plantes potagères dont ils raffolent à portée de mandibules ou d’antennes.

Tout simplement parce que leurs chers parents ont anticipé en pondant là où ils savent que leur progéniture aura de quoi se nourrir pour perpétuer l’espèce.

Le printemps est aussi la saison de prédilection des limaces et escargots qui font leur grand retour. Et ils se font un malin plaisir à dévorer (la nuit) les jeunes pousses de vos salades et autres plantes fraîchement repiquées.

Bref, le printemps est une des saisons les plus délicates au jardin potager. Et comme il est préférable de prévenir plutôt que guérir, c’est le moment de déployer tout l’arsenal de lutte biologique contre ces nuisibles pour garder le (bio)contrôle au jardin.

Pour rappel, depuis le 1er janvier 2019, tous les produits phytosanitaires de synthèse sont interdits d’usage dans les jardins (et c’est tant mieux!).

Seuls les produits utilisables en agriculture biologique sont autorisés. Donc place au biocontrôle dans le jardin qui permet de lutter contre les ravageurs (et les maladies) par l’utilisation d’organismes vivants et de substances naturelles.

L’arsenal de produits naturels préventifs et curatifs du jardin

La cochenille secrète une substance nocive empêchant la photosynthèse.
La cochenille secrète une substance nocive empêchant la photosynthèse. © Flickr Samuel Boivin

Pour contrôler les populations de nuisibles du jardin, mais aussi prévenir et lutter contre leur invasion, il existe toute une panoplie de produits naturels, utilisables en agriculture biologique. Ces produits se classent en différentes catégories :

  • Les pièges à phéromones anti-nuisibles : ces pièges attirent les mâles des insectes ravageurs en reconstituant les phéromones sexuelles femelles. Les mâles se trouvent piéger, meurent et ne peuvent pas féconder les femelles. Ces pièges fonctionnent avec des capsules spécialement dédiées aux insectes à éliminer. Outre leur fonction d’élimination des nuisibles, ces pièges à phéromones permettent aussi de repérer et d’évaluer les invasions. Il existe des phéromones contre les principaux vers des arbres fruitiers, les mineuses, les chenilles processionnaires, les pyrales du buis, les cochenilles, les thrips, les mouches blanches, les carpocapses…
  • Les nématodes : ce sont des vers microscopiques qui parasitent les différents nuisibles. Là encore, les nématodes sont ciblés pour parasiter tel ou tel ravageur, en particulier les otiorhynques, les vers des pommes et poires, les ravageurs des palmiers, les taupins…Ces nématodes sont conditionnés sous forme de poudre à diluer dans de l’eau et à pulvériser
  • Le bacillus thuringiensis : c’est une bactérie, très efficace contre les lépidoptères (tordeuses, noctuelles, piérides du chou, teigne du poireau…) et quelques coléoptères, qui s’attaquent au système digestif des nuisibles visés. Ces derniers meurent et la bactérie colonise d’autres organismes jusqu’à disparition totale du ravageur ciblé
  • La terre de diatomée non calcinée est une poudre de silice particulièrement efficace comme insecticide contre les fourmis, les punaises, les chenilles, les limaces…Elle se pulvérise simplement sur le sol au pied des plantes potagères
  • Les purins et décoctions sont également essentiels contre les nuisibles. Ils agissent soit préventivement soit de manière curative contre la plupart des insectes. Les purins d’absinthe, d’ortie, de sureau de rhubarbe ou de tanaisie sont insectifuges ou répulsifs. Les purins d’ail ou de fougère insecticides. Ils sont simples à préparer soi-même ou se trouvent facilement dans le commerce

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La lutte contre les nuisibles par l’accueil des auxiliaires

La lutte biologique contre les nuisibles passe aussi par la prédation.

En effet, la nature étant bien faite, il y a souvent un prédateur capable de réguler ou d’exterminer une population de nuisibles.

Contrôle des pucerons avec la coccinelle convergente
Contrôle des pucerons avec la coccinelle convergente © Flickr Katja Schulz

Il faut dès lors introduire ces insectes auxiliaires, de véritables alliés de poids au jardin, ou bien réunir toutes les conditions pour qu’ils puissent se développer, s’installer et assurer leur fonction de prédateurs.

En bref, il s’agit de favoriser la biodiversité dans son potager.

Là encore, plusieurs solutions sont envisageables :

  • L’introduction de prédateurs est très simple à mener puisqu’il suffit de déposer les larves au milieu des ravageurs. Les larves de coccinelle sont efficaces contre les pucerons, mais il existe aussi des larves de chrysope, utiles dans la guerre contre les pucerons
  • L’accueil des insectes auxiliaires comme le syrphe, les perce-oreilles ou les guêpes solitaires, mais aussi d’autres aides précieuses comme les oiseaux, les lézards, les crapauds, les hérissons.. passe par l’aménagement d’un jardin écologique. Il faudra donc planter des fleurs mellifères et nectarifères, adaptées à votre sol et à votre climat, accepter quelques plantes sauvages, souvent qualifiées de mauvaises herbes. Vous pouvez aussi aménager des haies, des prairies naturelles, une mare, construire un muret de pierres sèches ou faire des tas de bois. Il est également intéressant d’installer un hôtel à insectes ou des nichoirs…Tous ces petits gestes rendront non seulement votre jardin esthétique mais aussi attractif pour tous les petits animaux et insectes utiles au potager.

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