Publié le 25 mai 2022 par Nicolas.

Accueillez à bras ouverts le syrphe dans votre jardin. Cette mouche, à la taille de guêpe, est en effet un très efficace pollinisateur.

Quant à sa larve, elle naît, vit et se nourrit au cœur des colonies de pucerons. Et ce de mars à novembre !

La trépidante vie du syrphe, un insecte auxiliaire infatigable

Sous ses airs de guêpe avec son abdomen jaune et noir, le syrphe est bien une mouche qui appartient à la famille des diptères. Longue de 7 à 15 mm suivant les espèces, il peuple nos jardins avec constance.

Le syrphe porte-plume
Le syrphe porte-plume / © Maxime Raynal Flickr.com

Une mouche qui se fait passer pour une guêpe

En observant bien vos massifs, il est facile de reconnaître le syrphe grâce à son vol rapide, silencieux et le plus souvent stationnaire (sauf si un oiseau vient à passer par là ! Auquel cas le syrphe bifurque brusquement).

C’est d’ailleurs une des caractéristiques qui différencie la guêpe du syrphe.

Le syrphe a un vol statique, pas la guêpe. De plus, le syrphe possède des yeux plus gros que ceux de la guêpe, deux ailes contre quatre pour la guêpe et n’a pas l’abdomen pincé (la fameuse taille de guêpe!). Enfin et surtout, il ne pique pas.


Jusqu’à cinq générations en une année

Totalement inoffensif, le syrphe s’active dès que les températures ont atteint 10 à 12 °C. Madame pond des œufs, allongés et blancs, en général en mai, au sein même des colonies de pucerons.

C’est là que les larves vont éclore, se gavant pendant 10 à 15 jours.

Ces larves ressemblent à des vers blanc à jaunâtre qui ne portent ni pattes ni tête. Au bout de cette période de gloutonnerie assumée, les larves se nymphosent pour devenir des pupes (stade intermédiaire entre la larve et la nymphe chez les diptères), qui deviendront à leur tour des adultes qui se reproduiront.

Accouplement de syrphes sur une feuille
Accouplement de syrphes sur une feuille.

Pendant cette période de transformation, il est possible d’apercevoir les nymphes suspendues aux plantes par des fils ou posées sur le sol. Ainsi, en une année, de mars à novembre, peuvent se succéder jusqu’à cinq générations de syrphes !

Dès que les premiers frimas de l’hiver arrivent, les syrphes hivernent, à l’état de larve ou de pupe.


Les différentes variétés de syrphes

Les syrphes maîtrisent l’art du mimétisme. De plus, il en existe de nombreuses variétés. Parmi les plus communes :

  • Le syrphe du groseillier
  • Le syrphe ceinturé
  • Le syrphe porte-plume qui mesure moins d’un centimètre
  • Le syrphe des corolles
  • Le syrphe-milsésie fauuse-frelon de près de 3 cm au vol bruyant
  • Le syrphe des pucerons des racines dont les larves s’attaquent aux pucerons des racines de certains légumes
  • Le syrphe à croissants

Quelle est l’utilité du syrphe au jardin ?

Au même titre que la coccinelle ou le carabe, le syrphe est un insecte auxiliaire bienvenu au jardin et au potager. Et ce à double titre, en tant qu’adulte et en tant que larve, puisque chacun a un rôle bien défini.

Cet insecte, souvent mal considéré de par sa similitude physique avec les guêpes, est pourtant indispensable au maintien de la biodiversité.


L’adulte syrphe, un formidable pollinisateur

Le syrphe, un insecte pollinisateur
Le syrphe, un insecte pollinisateur.

L’adulte se nourrit du pollen et du nectar des fleurs, mais aussi du miellat sécrété par les pucerons.

Autant dire qu’il passe ses journées à butiner à droite et à gauche.

Tout en se délectant de ce que lui offre les fleurs, il participe ainsi à la pollinisation des plantes.

Actif dès les mois de février ou mars et jusqu’en novembre, le syrphe a donc un rôle primordial dans la pollinisation.

Pour autant, le syrphe est plus attiré par les fleurs largement ouvertes et peu profondes.

Sinon, le syrphe n’est absolument pas agressif (rappelons que c’est une mouche !) et il ne commet aucun dégât.


Les larves, des dévoreuses de pucerons

Quant aux larves, elles ne sont pas en reste ! Mais leur rôle est plus lié à la lutte biologique contre les ravageurs.

Nées dans les colonies de pucerons, elles s’en nourrissent abondamment.

Il leur faut entre 10 et 15 jours pour se nymphoser et, pendant cette courte période, chaque larve peut avaler entre 400 et 500 pucerons.

Concrètement, les larves sont suffisamment fortes pour soulever les pucerons des végétaux où ils se trouvent afin de les absorber.

Comment attirer les syrphes dans son jardin ?

Au vu de l’aide qu’ils peuvent apporter, légitimement, tout jardinier a envie d’attirer ces syrphes au sein de son jardin d’agrément, de son potager ou de son verger.

Et pour cela, il faut absolument lui offrir le gîte et le couvert. À savoir des fleurs et des endroits pour hiverner.


Les fleurs qu’aiment les syrphes

Comme il est à l’œuvre assez tôt dans l’année, il faut qu’il ait à sa disposition des végétaux qui fleurissent tôt, comme le noisetier, le prunellier, le saule, l’amandier…

Ensuite, de par sa morphologie, le syrphe a une prédilection pour les fleurs de la famille des Apiacées (ex-Ombellifères) car leurs inflorescences sont disposées en ombelles. Le pollen y est plus facilement accessible.

Syrphe en vol
Syrphe en vol / © Thomas Bresson Flickr.com

Vous pouvez donc planter de l’angélique, du fenouil… mais aussi du persil, de l’aneth, du carvi et du cumin, de la coriandre.

Le syrphe apprécie aussi les Astéracées que l’on plante plus facilement au jardin d’agrément.

Pensez donc aux plantes pollisinatrices que sont les asters, marguerites, gazanias, calendulas, cosmos, héléniums, achillées, chrysanthème, coreopsis, dahlias, érigérons, gaillardes, tournesols, rudbéckias…

De quoi composer des massifs esthétiques, colorés et surtout attractifs pour les syrphes et les autres insectes pollinisateurs.

N’hésitez pas aussi à ajouter de la lavande, de la bourrache.


Des endroits pour hiverner

Le syrphe hiverne en général à l’état de larve ou de pupe. Et il apprécie plus particulièrement les endroits frais et variés en végétation tels qu’une haie libre ou d’un massif d’arbustes au feuillage persistant.

Il peut aussi se contenter d’un paillis, d’écorces d’arbres, de branchages, des anfractuosités d’un vieux mur…

Il est donc recommandé de laisser quelques végétaux ou restes de taille d’arbustes dans un coin du jardin pour accueillir les syrphes, mais certainement aussi d’autres insectes auxiliaires.

Peut-être même un hérisson ou une musaraigne, deux autres petits animaux bien utiles au potager.

L’exception à la règle : le syrphe des narcisses

Il ressemble à un bourdon, son corps est velu, son abdomen gris et brun.

L’adulte vole de mars à août et butine les fleurs de lys et de narcisses pour se nourrir.

C’est d’ailleurs là que la femelle pond ses œufs. Et, à la différence de ses congénères, les larves du syrphe des narcisses s’installent dans les bulbes et les mangent.


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