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Fiche plantation sarriette

Authentique « herbe de Provence », la sarriette est moins connue que ses voisines le thym, le basilic ou la ciboulette. Pourtant, elle est consommée depuis plus de 2000 ans dans les pays méditerranéens et possède de nombreuses propriétés culinaires comme médicinales. Annuelle ou vivace, elle se cultive aussi bien au potager que sur les balcons. Ses feuilles fraîches, séchées ou congelées aromatisent de nombreux plats salés et sucrés. Elles s’apprécient aussi en tisane pour ses caractéristiques stimulantes et digestives.

Fiche plantation

Famille Lamiacées
Type de plante Condimentaire, aromatique et médicinale
Cycle Vivace | Annuel
Surnom Gingembre provençal
Hauteur 20 cm à 40 cm
Semis Avril à mai
Récolte Mai à octobre
Floraison De juillet à septembre
Exposition Ensoleillée
Sol Sols légers, secs et plutôt calcaires
Entre les plants 30 cm en tous sens

Origines et variétés

Origine de la sarrietteOriginaire d’Asie centrale et de l’Ouest, la sarriette était déjà employée sur le bassin Méditerranéen à des fins culinaires et médicinales par les Égyptiens, les Grecs et les Romains. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui la répandront à travers l’Europe.

Le nom « sarriette » date de 1398 et proviendrait du latin satureia, faisant probablement référence aux satyres. Selon la légende, ces créatures mythologiques devaient leur vigueur sexuelle à la plante aux vertus aphrodisiaques.

Aussi appelée « poivre d’âne », l’herbe aromatique a longtemps été utilisée pour rehausser le goût des plats, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale.

Officiellement, il existe deux espèces de sarriettes. À noter néanmoins que les botanistes ne s’entendent pas tous sur ce nombre. Il s’agit de :

  • la sarriette commune, satureja hortensis, est une plante annuelle. Elle possède une saveur proche du thym. Rustique, elle mesure de 0,30 à 0,40 m et peut résister jusqu’à des températures atteignant -10 °C.
  • la sarriette des montagnes, satureja montana, est une plante vivace. Elle présente un arôme plus mentholé. Elle mesure environ 0,5 m, mais cultivée en pot, son feuillage tombe sur 50 cm, voire plus. Peu connue en France, cette plante au port rampant est dotée d’un feuillage persistant.

Nutrition et bienfaits

Bonne digestionSurnommée « l’herbe aux haricots », la sarriette est souvent cuisinée avec les légumineuses pour en améliorer la digestibilité. Il est possible de l’ajouter directement à l’eau de cuisson.

Elle possède des propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes. Mélangée à une huile végétale, son huile essentielle peut être consommée en fin de repas pour faciliter la digestion.

Vous pouvez aussi en mettre quelques gouttes dans votre bain pour profiter de son action relaxante ou l’incorporer dans une huile de massage pour bénéficier de ses vertus aphrodisiaques.

Véritable alliée du système immunitaire, la sarriette est une source non négligeable de vitamines et minéraux dont :

  • la vitamine B6 qui intervient dans la transformation du glycogène en glucose.
  • le fer qui joue un rôle primordial dans le transport de l’oxygène et la formation de l’hémoglobine, protéine présente dans les globules rouges du sang.
  • le manganèse qui contribue à la prévention des dommages engendrés par les radicaux libres et agit comme cofacteur de plusieurs enzymes.
  • le calcium qui est un minéral essentiel dans la formation des os et des dents. Il joue un rôle important dans la coagulation du sang et la contraction des muscles.
  • le magnésium qui participe au fonctionnement normal des nerfs et des muscles. Il est considéré comme un antistress naturel.

Semis de sarriette en pot et en pleine terre

La sarriette apprécie les sols légers, secs et plutôt calcaires. En revanche, elle ne tolère pas les sols argileux. Mieux vaut alors ajouter du sable à votre terre et prévoir un drainage.
Privilégiez aussi une exposition ensoleillée.

La plante aromatique se cultive aussi bien en pot qu’en pleine terre.

Semis en pot

  • En avril-mai, déposez une couche de billes d’argile ou de graviers dans le fond du pot.
  • Amendez votre terre de jardin au besoin. Si celle-ci est pauvre, ajoutez-y du compost. Si celle-ci est argileuse, ajoutez-y du sable.
  • Semez, recouvrez de terre bien tamisée et tassez légèrement.
  • Arrosez abondamment.
  • En octobre-novembre, la sarriette vivace nécessitera d’être rabattue à 10-15 cm du sol et le pot devra être paillé.

Semis en pleine terre

  • Fin avril, semez vos graines en pleine terre.
  • Recouvrez-les légèrement.
  • Éclaircissez dès que 3 ou 4 feuilles ont fait leur apparition. Comptez 20 cm pour la sarriette des jardins contre 30 cm pour la sarriette des montagnes.
  • Arrosez en pluie fine.
  • La levée a lieu à peu près 15 jours après.

Entretien, récolte et conservation

La sarriette exige peu d’entretien. Ces quelques conseils devraient suffire à la maintenir en bonne santé :

  • Mis à part pour la culture en pot, n’arrosez qu’en cas de fortes chaleurs.
  • Désherbez régulièrement.
  • Binez et sarclez pour aérer le sol.
  • Paillez dès l’automne dans les régions au climat froid.
  • Chaque printemps, rabattez les tiges à 10 cm de la souche pour augmenter leur productivité.

La récolte s’effectue toute l’année, de préférence tôt le matin, au gré de vos besoins. Les feuilles de sarriette se consomment fraîches, séchées ou réduites en poudre, dans un bocal hermétique.

Les feuilles fraîches se conservent environ 3 ou 4 jours dans le bac du réfrigérateur. Elles se prêtent bien au séchage. Pour cela, suspendez un bouquet, tête en bas dans une pièce sombre et aérée. Dès que celui-ci est sec et que les feuilles se crissent sous les doigts, vous pouvez les ranger dans des pots hermétiques.

Il est également possible de les ciseler et de les congeler dans des bacs à glaçons pour les garder indéfiniment.

Maladies de la sarriette

La sarriette est très résistante aux maladies, elle constitue un purin efficace pour lutter contre les maladies cryptogamiques incluant la mildiou, l’oïdium, la rouille et la cloque du pêcher.

Recette du purin de sarriette

  • Prenez 1 kg de feuilles fraîches ou 200 g de feuilles séchées.
  • Placez-les dans un seau rempli de 10 l d’eau.
  • Laissez-les se décomposer entièrement.
  • Lorsque la préparation est prête, filtrez-la et versez-la dans un nouveau contenant.
  • Diluez 100 ml de purin dans 1 l d’eau.
  • Pulvérisez en prévention lors d’une journée peu ensoleillée.

Grâce à son arôme puissant, la sarriette repousse la plupart des ravageurs.

Les limaces au potagerIl arrive toutefois que les jeunes pieds se fassent grignoter par des limaces ou escargots, essentiellement en période humide. Pour les protéger, disposez des morceaux de coquilles d’œufs ou de la cendre de bois autour des pieds.

La sarriette étant la plante-hôte de larves de différentes espèces de lépidoptères, elle se retrouve parfois attaquée par ces mêmes chenilles.

La Coleophora bifrondella se nourrit exclusivement des feuilles de la sarriette des montagnes, par exemple, mais les dégâts sont relativement faibles.

Quelles plantes associer à la sarriette ?

Au potager, la sarriette apprécie la compagnie de l’ail, des oignons, des pommes de terre, des carottes, des navets, des tomates, des choux et des haricots. Elle se plaît aussi à proximité des légumes-feuilles comme les salades, les bettes ou les épinards.

Côté esthétique, elle se marie très bien avec :

  • l’hysope afin de créer un carré d’herbes aromatiques ;
  • la santoline grise pour constituer un magnifique couvre-sol en hauteur ;
  • la menthe indienne en suspension pour embellir un muret ;
  • le stipa pour profiter d’une impression de cascade, sans avoir à se soucier de l’entretien.

Par contre, elle ne s’accommode pas du concombre, du cornichon et de la sauge.

La sarriette a la particularité d’éloigner de nombreux ravageurs dont les altises, les mouches et les pucerons. Elle peut rester en place plusieurs années et se satisfait de tout type de sol. Son besoin en fertilisants est faible. Semer ou planter des légumineuses après la sarriette permet néanmoins de régénérer le sol en azote.

En outre, c’est une plante mellifère qui attire de nombreux pollinisateurs au jardin.


La sarriette en cuisine

La sarriette en cuisineSi vous achetez de la sarriette fraîche en barquette, il faudra la consommer dans les 2 jours. Les tiges doivent être vigoureuses et les feuilles, fermes et bien vertes.

Comme le poivre ou la cannelle, la plante aromatique s’incorpore autant dans des plats salés que sucrés. Elle se parsème, par exemple, dans une compote de fruits ou un crumble de pommes ou de poires.

Associée à de l’huile d’olive, de la moutarde ou du sirop d’érable, elle relève le goût des marinades aussi bien destinées aux viandes et aux légumes qu’au tofu. Elle assaisonnera à merveille vos grillades, vos plats de légumineuses et vos salades.


Soupe de lentilles à la sarriette

Recette soupe lentille

Ingrédients :

  • 2 tasses de lentilles brunes ou lentilles corail
  • 4 cuillères à soupe d’huile d’olive
  • 1 oignon
  • 1 carotte
  • 9 gousses d’ail
  • 2 cuillères à soupe de purée de tomates
  • 1 branche de sarriette
  • 1 cuillère à café de paprika
  • 1 cuillère à café de sel

Recette :

  • Laissez tremper les lentilles toute une nuit dans de l’eau froide.
  • Le lendemain, rincez-les puis placez-les dans une casserole d’eau bouillante (environ 8 tasses d’eau).
  • Coupez les oignons en tranches et les carottes en dés. Hachez les gousses d’ail.
  • Incorporez le tout dans la casserole puis ajoutez-y l’huile, le sel, le paprika et la sarriette.
  • Laissez cuire à feu doux pendant 2 heures pour les lentilles brunes ou 40 minutes pour les lentilles corail.
  • Retirez la sarriette lorsque le plat est prêt. Bon appétit !