Publié le 25 janvier 2023 par Nicolas.

Traditionnellement, c’est Sainte-Catherine qui ouvre la saison des plantations des arbres fruitiers (et des arbustes). Donc, à partir du 25 novembre et jusqu’à la mi-février, à vos bêches car les cerisiers, abricotiers, pêchers et autres noyers sont en repos végétatif.

Leur réserve d’énergie est au maximum, la sève est descendue dans les racines, ils sont prêts à être plantés. Mes conseils pour réussir la plantation de vos arbres fruitiers.

Tenir compte de la météo pour planter des arbres fruitiers

Entre le 25 novembre et le mois de février, il est possible de planter tous les arbustes et arbres, fruitiers et d’ornement. Pour autant, dans certaines régions, cette période peut être délicate en termes de météo : vents froids et secs, gelées nocturnes (ou diurnes), chutes de neige…

Veillez à planter en évitant les périodes de gel.
Veillez à planter en évitant les périodes de gel.

Bref, il est évident que planter en hiver est possible à condition de tenir compte de la météo du jour, mais aussi des prévisions météorologiques pour les jours suivants.

Ainsi, retenez qu’il faut toujours planter en période hors gel. Essentiellement parce que le gel risque de brûler les parties aériennes de l’arbre fruitier. Et plus prosaïquement creuser un trou dans un sol gelé peut être difficile voire impossible !

De même, il n’est pas conseillé de planter un arbre fruitier dans un sol totalement détrempé et gorgé d’eau par les intempéries.

Si vos arbres fruitiers sont en racines nues, faites-les patienter en les mettant en jauge. S’ils sont en conteneurs, attendez des jours meilleurs !

Bien travailler le sol avant la plantation

Idéalement, pour planter un arbre fruitier, il faut :

  • Creuser le trou au moins une semaine avant la plantation
  • Faire un trou d’au moins 50 cm de profondeur à la bêche. Si vous avez plusieurs arbres fruitiers à planter, pour limiter vos efforts, utilisez une tarière
  • Bien ameublir le fond du trou pour le décompacter et permettre aux racines de s’implanter
  • Ajouter une fumure de fond : compost bien décomposé, corne broyée et/ou terreau potager
  • Incorporer du gravier si votre terre est trop lourde. Ainsi, si votre terre colle à la bêche, vous pouvez ajouter des graviers ou du sable grossier

Praliner et habiller votre arbre fruitier

Voici deux gestes essentiels qui vont faciliter la reprise de l’arbre fruitier : l’habillage et le pralinage des racines. Ces techniques concernent seulement les arbres fruitiers vendus en racines nues.

Habiller les racines consiste à en couper les extrémités de manière franche avec un sécateur bien aiguisé, et surtout parfaitement nettoyé et désinfecté pour éviter la transmission d’une quelconque maladie.

Praliner les racines signifie tremper les racines dans un mélange constitué de 1/3 de terre de jardin, 1/3 d’eau de pluie et 1/3 de bouse de vache ou de compost.

Mettre le tuteur avant la plantation de l’arbre

Comme tuteur, choisissez un bois très résistant, traité contre les intempéries car il restera au moins 3 ans dans le sol. Enfoncez-le d’au moins 20 cm dans le sol avec une masse sur le côté du trou.

Pour éviter les plaies sur l’arbre, portes d’entrée des maladies, il est préférable d’installer le tuteur du côté des vents dominants.

Lorsque l’arbre sera planté, il faudra attacher le tuteur au tronc avec un lien en 8 ou un collier arboricole spécialement conçu à cet effet.

L’essentiel étant de ne pas trop serrer le lien pour ne pas blesser l’arbre et ne pas gêner le tronc dans son développement.

Bien planter votre arbre fruitier

Veillez à mettre le point de greffe juste au-dessus du niveau du sol.
Veillez à mettre le point de greffe juste au-dessus du niveau du sol.

En soi, la plantation d’un arbre fruitier ne diffère guère de la plantation d’arbustes ou de plantes vivaces. Il faut juste respecter quelques gestes :

  • Si votre arbre est en conteneur, il faut le faire tremper dans une bassine d’eau pendant une dizaine de minutes afin de retirer la motte sans abîmer les racines. Si les racines forment un chignon, il faut le supprimer. De même vous pouvez faire deux ou trois incisions verticales sur la motte
  • Installer votre arbre fruitier dans le trou de plantation en veillant à mettre le point de greffe, reconnaissable au renflement cicatriciel qu’il forme, juste au-dessus du niveau du sol. Pour être certain de mettre votre point de greffe au bon niveau, couchez un quelconque outil sur le trou
  • Pour faciliter le bon positionnement de votre arbre fruitier dans le trou, et par là même sa verticalité, faire une petite butte de terre dans le trou pour poser les racines
  • Réduire la ramure en taillant les branches de façon équilibrée. Vous pouvez aussi supprimer les branches abîmées ou visiblement mortes
  • Bien tasser la terre autour du tronc de l’arbre pour éviter la formation de bulles d’air, néfastes pour votre arbre
  • Arroser votre arbre nouvellement planté avec générosité juste après la plantation. 10 litres suffisent. Ensuite, n’arrosez plus car la période est souvent en intempéries. Les arrosages reprendront au printemps. Pour faciliter l’arrosage, il est recommandé d’aménager une cuvette autour du tronc

Protéger l’arbre du froid

La plantation peut perturber un arbre qui sera dès lors plus fragile.

Si vous le plantez en cours d’hiver, vous n’êtes pas à l’abri d’un coup de froid, en particulier en février.

Pommier Gala (Malus domestica 'Gala') avec un léger paillage pour le protéger de l'hiver.
Pommier Gala (Malus domestica ‘Gala’) avec un léger paillage pour le protéger de l’hiver.

Donc, il est préférable de le protéger du froid et du gel. Plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre :

  • Ramener un peu de terre sur le point de greffe, certainement la partie la plus gélive de l’arbre. En revanche, il faudra bien penser à enlever cette terre dès le mois de mars. Vous pouvez aussi couvrir le point de greffe avec un morceau de voile d’hivernage
  • Pailler le pied de votre arbre fruitier avec une épaisse couche de feuilles mortes, de bois raméal fragmenté (BRF) ou de paille. Vous pouvez aussi utiliser un paillis végétal du commerce. Ces paillis pourront rester au printemps pour limiter l’évaporation de l’eau d’arrosage et éviter l’érosion du sol
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