Publié le 28 novembre 2022 par Nicolas.

Dans la nature, le sol reste rarement nu. Ainsi, en hiver, les feuilles mortes recouvrent le sol des sous-bois ou des haies.

En revanche, au potager ou dans les massifs du jardin d’agrément, la terre est souvent mise à nu. C’est pourquoi le paillage d’hiver est très utile comme protection hivernale contre le froid. Pour autant, il recèle quelques inconvénients.

C’est quoi un paillage d’hiver ?

Pailler le sol en hiver revient à déposer une couche de paillis végétal sur le sol resté nu du potager, des massifs ou encore des plantes cultivés en pot.

Et en matière le choix est vaste mais il est préférable de privilégier les paillages riches en carbone que sont les feuilles mortes, les tontes de gazon, la paille, le Bois Raméal Fragmenté (BRF) issu de la taille des haies ou des arbustes…

Paillage du potager

Il est également possible de pailler avec les paillis du commerce, comme les paillettes de lin, de chanvre ou de miscanthus. Ils sont pratiques mais onéreux sur une grande surface.

La couche de fumier épandu dans le potager peut aussi être considérée comme un paillage d’hiver.

En revanche, évitez le foin qui contient potentiellement des graines de graminées et de mauvaises herbes, comme le chiendent ou le liseron

De même, les paillis minéraux ne sont pas adaptés au potager. Et ils ne protègent guère du froid. Puisque tel est l’un des avantages du paillage hivernal!
Le paillage d’hiver remplace le voile d’hivernage.


Les avantages du paillage d’hiver

Pailler un sol en hiver recèle de nombreux avantages qui permettent de protéger les végétaux, mais aussi d’enrichir le sol pour les semis et plantations du printemps.


La protection des végétaux contre le froid et le gel

En effet, c’est là l’un des premiers avantages du paillage d’hiver.

Paillis pour une bonne protection contre le froid

Au potager, il protège du froid les légumes restés en terre comme l’artichaut, la betterave, le poireau, la carotte…On peut aussi le mettre au pied des framboisiers et des fraisiers juste avant l’hiver.

Dans le jardin d’agrément, le paillage d’hiver a les mêmes fonctions : lorsqu’on pose une couche de paillage sur la souche d’une vivace gélive, le système racinaire et les pousses précoces du printemps sont protégés du gel. Il facilite la bonne santé du système racinaire en hiver en l’isolant du gel.


L’enrichissement du sol en hiver

Même si les micro-organismes, les bactéries et les vers de terre sont moins actifs pendant l’hiver, ils continuent à jouer leur rôle en participant à la décomposition des matières organiques.

Ainsi, le paillis d’hiver va petit à petit être transformé en matières organiques pour fertiliser et aérer le sol. En effet, ces matières organiques vont apporter des éléments minéraux indispensables à la bonne santé du sol, tout en améliorant sa structure. La terre sera plus aérée, moins compacte.


Une protection contre l’érosion du sol

En hiver, les intempéries sont nombreuses, le vent souffle fort, la neige tasse le sol. Le sol est recouvert d’une croûte compacte due au ruissellement et à la battance.

Avec un paillage d’hiver, on évite la battance du sol et le ruissellement qui emmène les éléments nutritifs.

De même, l’eau de pluie pénètre plus facilement dans un sol léger que dans un sol battu.


La limitation de l’évaporation

Le paillage d’hiver permet de limiter l’évaporation de l’eau de pluie qui pénètre ainsi plus profondément dans le sol. L’eau est stockée en prévision du printemps, et surtout de l’été et des éventuelles périodes de sécheresse.

Évidemment, sur un sol gorgé d’eau, le paillage d’hiver ne va pas améliorer les choses. Sans pour autant les intensifier. Il faudra peut-être trouver un système pour drainer le sol.

La préservation de la biodiversité

En été comme en hiver, le paillage facilite la biodiversité en fournissant une nourriture aux vers de terre, bactéries et champignons. Mais, dans cette pédofaune, on peut aussi compter d’autres insectes, parfois à l’état larvaire, qui participent à l’équilibre du sol.

Les petits inconvénients à pailler le sol en hiver

Si le paillage du sol en hiver compte de nombreux bénéfices, il présente quelques petits inconvénients. Des inconvénients relativement bénins au regard des bénéfices pour le sol :

  • La prolifération des ravageurs : le paillage d’hiver est une providence pour les insectes ravageurs puisqu’il leur offre le gîte pendant la saison hivernale. Escargot au potagerAinsi, sous un paillage d’hiver, il n’est pas rare de trouver des limaces et des escargots, des cloportes, des larves de noctuelles…qui vont sagement attendre le retour du printemps et des jeunes pousses à dévorer. Parmi les ravageurs, il est un petit mammifère qui aime également le paillage pour le gîte et le couvert. J’ai nommé le campagnol ou rat taupier qui creuse ses galeries dans le sol et se nourrit des quelques légumes racines encore en terre en hiver
  • La difficulté à réchauffer le sol en fin d’hiver : le paillage forme un véritable isolant thermique contre le froid. Pour autant, en fin d’hiver, les premiers rayons du soleil réchauffent le sol et marquent le début des semis printaniers. Si le sol est paillé, il se réchauffe moins vite. Il est donc recommandé de supprimer les restes de paillage d’hiver dès que les températures augmentent. Ne les jetez pas mais incorporez-les au compost
  • Le pourrissement des racines : sur un sol gorgé d’eau, le paillage en trop grosse quantité risque de faire pourrir les racines. Il suffit de limiter la couche et, surtout de drainer le sol le printemps revenu;

Comment pailler en hiver ?

Il suffit de déposer son paillis en couche épaisse de 5 à 10 cm sur le sol nu. Vous pouvez aussi le déposer entre les rangs de poireaux, carottes et autres légumes à protéger.

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