Publié le 18 septembre 2023 par Nicolas.

Pas facile de choisir une haie qui soit à la fois variée, robuste, rapide de pousse et facile d’entretien… Alors ! Que faire et ne pas faire ? On vous dit tout.

On évite les haies monovariétales

Que signifie monovariétal ? C’est une haie composée principalement, voire exclusivement, d’une seule espèce de plante ou variété.

CHoisir sa haie : on évite la variété exclusive.

Le message passe petit à petit : ne vous précipitez pas sur une haie monovariétale de type thuyas, troènes, laurier cerise, pyracantha, cyprès de Leyland, if…

Ce sont assurément les moins chers du marché pour se constituer des mètres d’« écran » mais les inconvénients ne sont pas anodins : propagation des maladies et des parasites à toute la haie ; un effet décoratif minime ; une intégration moyenne dans le paysage ; un aspect trop uniforme ; des tailles trop fréquentes et nécessaires pour obtenir un résultat satisfaisant…

Bref, les haies monovariétales, bien que très courantes, ne sont pas la panacée. Préférez une haie diversifiée, plus esthétique (diversité des essences à fleurs, fruits, feuillage panaché…) et plus écologique (un gîte et un couvert pour la faune du jardin).

La haie bocagère
La haie bocagère de Charlotte Blanc

C’est dit. Mais en pratique ? Est-ce si facile d’installer une haie diversifiée ? N’a-t-elle pas aussi son lot de soucis à résoudre ?

  • une pousse irrégulière en fonction des espèces
  • un entretien (la taille) différent et différé selon la variété
  • un encombrement plus ou moins important
  • toutes les espèces ne créent pas un écran contre le vis-à-vis
  • harmoniser les couleurs, les contrastes, les floraisons
  • vérifiez que les variétés conviennent à la terre, l’exposition, le climat.

Remplacer une haie monovariétale de plusieurs années

Enfin, est-ce si facile de mettre « à sac » une généreuse haie monovariétale qui joue parfaitement son rôle d’écran et repartir de zéro ?

Oui, c’est possible, à condition de ne pas le faire d’un seul coup pour ne pas dénaturer le jardin; Nous conseillons de remplacer petit à petit une haie existante depuis longtemps.

Le témoignage d’un jardinier

J’ai fait comme tout le monde : dans les années 70, j’ai planté une haie uniforme de lauriers amandes disponibles partout en France pour pas très cher; malheureusement, ils ne supportent pas la sécheresse et le calcaire, sans parler d’un parasite (le scolyte) qui les dessèche complètement !

Depuis 4 ans, je les remplace petit à petit ; je garde ceux qui me protègent du vis-à-vis. J’opte pour des variétés locales qui se plaisent dans ma terre et sous nos climats, comme l’érable de Montpellier.

Je mélange aussi des variétés dont la plupart poussent facilement (cotonéaster, laurier tin, cognassier du Japon, laurier rose, noisetier vert, pourpre, lilas, chêne vert et arbousier, enfin le buis qui pousse plus lentement).

Arbousier
Arbousier

Soit je les place en quinconce devant mes lauriers amandes (dont j’ai dégagé le tronc à 1m du sol pour laisser entrer la lumière), soit ils prennent la place des lauriers amandes que j’ai arrachés.J’ai aussi glissé dans ma haie quelques grimpantes (glycine, volubilis, bignone). J’ai ainsi une haie diversifiée, fleurie, qui nourrit les oiseaux et loge la faune. Et devant la haie, j’ai installé des fraisiers qui se multiplient .

On adopte la haie diversifiée et fleurie

La haie diversifiée a ainsi l’avantage d’offrir au jardinier un petit paysage à sa portée jouant sur la hauteur, le mélange des feuillages verts, panachés, rouges et leur texture.

La Persicaria polymorpha
La Persicaria polymorpha ou bistorte blanche, est une plante appréciée pour ses grandes inflorescences en épis de fleurs blanches qui s’épanouissent au début de l’été et persistent jusqu’à l’automne.

La haie diversifiée n’est pas insurmontable et les erreurs sont souvent dues à un manque d’observation et de bon sens.

Elles n’en demeurent pas moins les plus jolies pourvu que le jardinier parvienne à créer une ambiance de couleurs, de floraisons, de formes. Nul doute qu’aucun ne regrette sa haie de thuyas monovariétale, monochrome et monotone…


Quelles variétés d’arbustes choisir pour sa haie ?

Dans le cas d’une nouvelle implantation ou d’un remplacement de votre haie existante par une haie diversifiée et naturelle, vous pouvez opter pour ce savoureux mélange d’essences :

Deutzia
Deutzia

Avec une telle sélection, vous bénéficiez à la fois des arbres fleuris, une majorité de persistants et surtout qui nécessitent moins d’entretien.

Rosiers grimpants
Rosiers grimpants

Les tailles se font de manière échelonnée toute l’année et au sécateur ce qui donne un aspect plus sauvage. Il suffit simplement de tailler les branches gênantes. Ainsi, les arbustes conservent tout leur naturel.

Vous envisagez ses bambous ? Vous pourriez être tenté d’introduire dans votre haie des bambous pour former rapidement un écran. N’oubliez surtout pas la barrière anti-rhizome, indispensable pour éviter qu’ils envahissent le jardin et celui du voisin.

Bambous

Jouer sur les différents volumes

Les arbustes fleuris égaillent et dynamisent votre haie. Mais la plupart sont caduques et certains se taillent court après floraison (certaines variétés de spirée, buddleia…).

L'arbre à perruque
L’arbre à perruque est un arbuste très apprécié pour ses fleurs inhabituelles et son feuillage spectaculaire qui prend des teintes de couleurs vives à l’automne, allant du rouge au pourpre.

Attention aussi à l’effet recherché : une floraison échelonnée ou en même temps. Autre option, installez au pied de votre haie des grimpantes : capucines, ipomées, pois de senteur, thumbergia, volubilis (annuelles), mais aussi clématite, glycine, fleur de la passion, ou des vivaces (géraniums vivaces, campanules).

Pois de senteur
Pois de senteur

De la variété. Certes, il est important de mélanger des variétés différentes mais attention de ne pas tomber dans l’ « échantillonnage ». Installez plusieurs arbres de même variété pour créer un effet de masse.


Nos exemples d’arbustes à fleurs

Lilas de Californie, lilas, Lagerstroemia, seringat, wegelia, buddleia, potentille, spirée, tamaris, rosiers paysagers…), d’arbustes persistants (photinia, cotoneaster, aucuba, laurier-tin, if, viburnum bodnantense, Abelia floribunda, Abelia ‘Edward Goucher’…), d’arbustes persistants et fleuris (Mahonia, Elaeagnus, Berbéris, oranger du Mexique), de feuillage panaché (fusain, Lonicera nitida ‘Baggesen’s Gold’.

Mahonia

Attention aux espacements, ne plantez pas trop serré !

Il faut laisser au moins 1m entre chaque arbuste.

Les rosiers grimpants font naturellement leur place ; de temps en temps il faut raccrocher une branche à la clôture. La clématite pousse sur l’hortensia, par exemple.

Signez pour une haie est assez libre ; Contentez-vous de maintenir une certaine hauteur à l’ensemble des arbres ; le laurier, par exemple, a tendance à filer, donc, il faut le rabattre tous les ans à la même hauteur que les autres .

Gare à la concurrence !

Les arbustes d’une haie diversifiée n’ont pas le même développement. Les plus vigoureux comme le buddleia, le wegelia, le forsythia peuvent vite faire de l’ombre aux plus lents comme le fusain, l’elaeagnus, le laurier-tin, s’ils ne sont pas maitrisés.

Nous avons fait l’expérience avec un buddleia alternifolia : il a très vite dépassé les autres, se dégarnissant du bas, ce qui le rendait moins joli; il est nécessaire de le rabattre régulièrement.

buddleia
buddleia

Attention également à ne pas faire de l’ombre aux jeunes plantations. Un arbre immense à proximité peut gêner la croissance des plantes qui bénéficieront de peu de lumière, d’eau et de nourriture.

Forsythia
Forsythia

N’hésitez pas à mettre de la distance entre les arbres au moment de la plantation (on n’imagine pas assez l’arbre à taille adulte), et fertilisez régulièrement les plus jeunes, concurrencés par ceux déjà bien en place. On rencontre ce même problème lorsque l’on remplace un arbre au cœur d’une haie déjà bien formée

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