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Mûre

La mûre pousse sur la ronce commune en buisson grimpant très épineux. Très répandue en milieu sauvage, les promeneurs peuvent la cueillir en forêt et sous-bois jusqu’à la fin du mois de septembre. Partons à la découverte de l’un des plus vieux fruits de l’histoire, dont la plante vivace très résistante s’épanouira sans difficulté dans votre jardin et vous offrira une dégustation gourmande tout au long de l’été !

Fiche plantation

Famille Rosacées
Cycle Vivace
Plantation Octobre à avril
Floraison Mai à juin
Couleur des fleurs Blanc ou rose
Récolte Juillet à octobre
Exposition Soleil non brûlant, mi-ombre.
Sol Bien drainé et riche.
Entre les plants 1 à 2 m
Entre les lignes 2,5 à 3 m

La mûre se déguste depuis la Préhistoire

Les origines de la mûre – ou Rubus fruticosus – remontent à la Préhistoire, alors que les chasseurs-cueilleurs encore nomades complétaient leur alimentation par ce petit fruit presque noir au goût sucré. En effet, résistant à tous les climats, le roncier pousse sur tous les continents depuis des millions d’années.

Pendant l’Antiquité, les Grecs associaient la mûre au sang des Titans, versé dans leur combat contre les Dieux. La mûre s’invite sur toutes les tables de France dès le XVe siècle, consommée crue, en accompagnement ou « à la croque ».

Celle que l’on consomme aujourd’hui, et que les Suisses romands et les Français du Nord et de Savoie appellent le « mûron » ou « meuron », est le résultat d’une sélection par l’Homme : fruits plus gros, branches moins épineuses, voici ce qui a donné lieu à la ronce américaine largement diffusée dans le monde, la « Dewberry ».

La pousse sauvage étant très répandue sur notre territoire, sa production en culture est très limitée. On trouve quelques cultures de mûres en Rhône-Alpes, et à plus petite échelle dans le Limousin, le Périgord et l’Anjou.


Quelles variétés de mûres peut-on manger ?

La mûre est un fruit comestible de couleur rouge ou noir selon sa variété. Qu’elle soit sauvage ou cultivée, la mûre se déguste dans toutes ses variétés.

Il existe de grandes différences entre les mûres sauvages et les mûres de culture :

  • La mûre sauvage est plus petite, plus parfumée et plus riche en fibres.
  • La mûre cultivée est moins épineuse et plus sucrée.
  • La mûre sauvage pousse un peu partout dans les sous-bois, au bord des routes et des chemins, dans les haies ou sur les terrains en friche.

Parmi les mûres cultivées, nous pouvons citer les variétés les plus communes :

  • La Perle Noire
  • L’Himalaya
  • La Thornless Evergreen
  • La Darrow
  • La Thornfree

Notons également que le nom « mûre » fait référence au fruit de mûrier, qui est blanc et sans origine commune avec la mûre du roncier. Enfin, la Mûre de Logan est un croisement entre une espèce de mûre et la framboise. Sa couleur rouge la rend facilement identifiable.


Manger des mûres est bon pour la santé !

Comme le cornichon ou la tomate, la mûre possède des propriétés antioxydantes. En manger régulièrement prévient les risques de pathologies liés aux radicaux libres, tels que :

  • les cancers
  • les troubles cardiaques et vasculaires
  • les sénescences des cellules organiques (cerveau, peau…)
  • les problèmes de vue
  • les problèmes respiratoires

En plus de ses nombreux bienfaits, la mûre contribue à varier et enrichir votre alimentation grâce aux nombreux minéraux (sodium, potassium, calcium, magnésium), vitamines (A, C, D, B6, B12) et oligo-éléments (fer, manganèse) qu’elle contient.

Valeur nutritionnelle pour 100 g de mûres

  • 43 g de calories
  • 10 g de glucides
  • 5 g de fibres alimentaires
  • 4,9 g de sucres
  • 1,4 g de protéines
  • 0,5 g de lipides

Comment faire pousser des mûres ?

Pour faire pousser des mûres, il faut tout d’abord bien choisir son emplacement. Le pied de ronce croît et produit préférentiellement :

  • à l’abri du vent
  • au soleil, s’il n’est pas brûlant, sinon dans une légère ombre
  • dans un sol riche qui reste frais en été
  • contre un support solide qui lui permettra de grimper pour les espèces grimpantes comme pour les sarmenteuses
  • Lorsque vous choisissez l’endroit où poussera votre plant, veillez à tenir compte de la place que prendra votre plante à la fin de son développement. Un roncier adulte peut s’étaler jusqu’à 4 m de large et monter à plus de 2 m de haut.

Plantation de mûre : notre méthode pas à pas

Voici les étapes à suivre pour votre plantation de mûres, que vous veillerez à réaliser en mars-avril

  • installer votre support (pergola, grillage, fil de fer, palissade…)
  • creuser un gros trou (environ 50 cm de large pour 40 cm de profondeur)
  • y ajouter un mélange détrempé de compost très riche ou fumure
  • tremper la motte autour du pied de ronce avant de l’installer dans le trou et de reboucher
  • ne pas aplanir le sol au pied du plant
  • arroser abondamment
  • attacher les tiges en éventail au support choisi

Mûres de roncier : de l’entretien à la récolte

Si la mûre se plante au printemps, elle donnera ses premiers fruits au cours de l’été de l’année suivante. Pour que votre roncier soit robuste, nous vous conseillons d’attendre la 2e voire la 3e année avant de récolter vos premières mûres.

Ronce au fond du jardin

La récolte des mûres se fait ensuite annuellement, entre le mois de juillet et le mois d’octobre, selon la variété sélectionnée.

Les bons gestes d’entretien de la mûre de ronce

  • arrosez et paillez le sol, surtout en été
  • ajoutez du compost en surface à chaque automne
  • palissez les tiges au fil de leur croissance
  • taillez les rameaux secondaires des tiges après la récolte
  • conservez toujours 5 rameaux fructifères et 5 rameaux de remplacement lors de la taille

Votre pied de mûres peut-il tomber malade ?

Si le roncier est un arbrisseau extrêmement résistant, il peut arriver que certaines maladies ou ravageurs mettent sa croissance en danger. Il est notamment la cible de :

  • la mouche du framboisier, qui se nourrit de sa sève
  • les larves et tout type d’insectes foreurs, qui vivent dans le compost
  • les pucerons, qui dévorent les feuilles et les fruits

Comment protéger vos mûres de ces attaques ?

  • fumier enrichi en calcium
  • insecticide naturel ou biologique
  • insertion de coccinelles et guêpes
  • nettoyage régulier du sol pour éviter les chutes de bois et les mauvaises herbes

La mûre en cuisine

Mes pots de confitures maison à la mûre
Mes pots de confitures maison à la mûre

Si le langage courant la classe dans la famille des fruits rouges, la mûre est en réalité un faux-fruit, car elle n’est pas issue du pistil de la fleur.

Pour autant, elle se déguste aussi bien crue que cuite et agrémente desserts et plats salés. Crue, elle accompagne savoureusement vos fromages frais, yaourts et salades de fruits ou composées.

Pour les amateurs de sucré-salé, son côté acidulé relève avec bonheur le goût de votre magret de canard.

Cuite, la mûre fera le bonheur des petits et des grands dans de nombreuses recettes, comme des :

Si vous revenez de votre cueillette, sachez que la mûre supporte le bac à légumes du réfrigérateur pendant 2 à 3 jours maximum avant de se gâter. Si vous souhaitez les conserver plus longtemps, pensez à les congeler. Mais attention ! Pas n’importe comment…


Comment congeler des mûres fraîches ?

Mûres congelées

Vous revenez de votre cueillette et ne voulez pas consommer vos mûres tout de suite ? La solution est de les congeler fraiches et entières, en respectant quelques principes.

Pour congeler vos mûres :

  • lavez-les délicatement et triez-les
  • laissez égoutter sans appuyer dessus
  • étalez chaque mûre sur du papier sulfurisé pour éviter qu’elles n’attachent
  • placez-les telles quelles dans votre congélateur pendant une nuit
  • le lendemain, placez-les dans un sac de congélation en le remplissant au maximum, voire en le vidant de tout son air pour éviter les brûlures de froid sur vos fruits

Vous pouvez les conserver ainsi jusqu’à 6 mois !