Publié le 23 janvier 2023 par Nicolas.

En hiver, le jardin s’endort irrémédiablement sous l’effet du froid. Les arbustes et plantes vivaces sont en dormance, seuls quelques légumes non gélifs restent encore au potager.

Et vous, vous aspirez à un peu de repos. Pour votre bac à compost, c’est un peu la même chose et il faudra adapter vos méthodes de compostage au froid.

Que devient le compost en hiver ?

En hiver, la nature fonctionne au ralenti, quelque peu refroidie par les températures basses et les gelées nocturnes. Dans le bac à compost, c’est pareil.

En raison des températures parfois négatives, le processus de décomposition est grandement ralenti.

En effet, pour se décomposer, les déchets organiques ont besoin d’un minimum de chaleur. De ce fait, toutes les matières organiques seront plus longues à se décomposer car saisies par le froid, voire le gel.

Compost d'hiver avec une couche de feuilles mortes
Compost d’hiver avec une couche de feuilles mortes.

De même, les vers de terre, champignons, bactéries et micro-organismes qui vivent et travaillent au sein de ce compost sont toujours présents. Moins actifs mais toujours vivants !

Ainsi, les vers de terre ont la capacité de ralentir leur métabolisme pour entrer dans un état léthargique.

Pour autant, dès que les températures remontent légèrement, ils se remettent au travail car ils sont affamés !

Ce qu’il faut faire ou ne pas faire dans son bac à compost en hiver

En plein hiver, le compostage est en sommeil. Pour autant, la vie continue, surtout au centre du tas, là où la chaleur subsiste un peu.

En revanche, sur la périphérie, il ne se passe pas grand-chose. Pourtant, pour entretenir votre compost, quelques gestes s’avèrent utiles:

  • Continuer à alimenter votre bac mais en privilégiant les déchets organiques qui se décomposent rapidement comme les épluchures de légumes et de fruits. Certes, s’il gèle, ils seront figés dans leur état par le froid, mais, au moindre redoux, la décomposition s’amorcera
  • Protéger votre bac à compost du froid en ajoutant une bonne couche de paille ou de feuilles mortes sur le dessus et même les côtés. Cette paille ou ces feuilles mortes formeront une barrière protectrice, et dès le printemps, ils seront intégrés aux autres déchets organiques. De même, s’il n’est pas couvert, n’hésitez pas à ajouter un couvercle tout en laissant l’air circuler. Vous pouvez aussi entourer votre bac à compost d’un voile d’hivernage, d’un plastique à bulle (percé) ou d’une toile de jute pour le garder au chaud. En revanche, dès les températures s’élèvent, pensez à le retirer !
  • Ne pas retourner le compost en hiver est recommandé pour éviter de faire entrer du froid au cœur. Un froid qui pourrait tuer les êtres vivants encore présents. Donc, pendant l’hiver, laissez votre fourche dans la cabane de jardin et restez au chaud !
  • Vérifier que votre compost n’est pas envahi de rats. En effet, avec le froid, ces rongeurs pourraient s’y installer pour passer l’hiver au chaud. D’autant qu’ils y trouvent aussi la tranquillité, les allées et venues étant moindres. Je vous invite d’ailleurs à lire mes solutions pour éloigner les rats de votre bac à compost

D’autres méthodes de compostage à tester

Et si vous profitiez de cette période moins active au potager pour tester d’autres méthodes de compostage ?

En effet, avec seulement une famille de 4 personnes, un bac à compost se remplit rapidement. Et le processus de décomposition à froid peut prendre de 6 mois à 1 an !

Avec le Le lombricompostage, les verres travaillent pour vous.
Avec le Le lombricompostage, les verres travaillent pour vous.

D’autres méthodes existent, certaines pouvant être développées en hiver. Pour d’autres, il est préférable d’attendre le printemps.

Pour info, à partir du 1er janvier 2024, il sera interdit de déposer des déchets organiques dans les poubelles communes.

Le compostage, individuel ou collectif, deviendra donc obligatoire.

  • Le lombricompostage à l’intérieur : il permet de reconstituer hors sol le principe de compostage dans un récipient ou un bac muni de plusieurs étages. Et ce de façon plus rapide qu’au jardin. En général, en trois mois, on obtient non seulement du lombricompost mais aussi du lombrithé, un engrais liquide très riche, idéale pour les plantes d’appartement. Comme à l’extérieur, ce sont des vers de terre qui font tout le travail, et vous, vous n’avez absolument rien à faire puisqu’il n’est pas nécessaire de le remuer. Comme le lombricomposteur peut être placé dans une cuisine, une buanderie, un garage, à une température comprise entre 10 et 25 °C, les vers de terre ne souffrent pas du froid et continuent donc leur travail. Idéal pour la période hivernale
  • L’enfouissement des déchets dans le sol : c’est une technique à tester dans les parties inoccupées du potager. À condition bien évidemment que le sol ne soit pas gelé. En effet, cette méthode consiste à creuser des trous dans la terre, idéalement avec une tarière ou, à défaut à la bêche, et d’y enterrer vos déchets organiques comme les épluchures de fruits et légumes
  • Le compostage à chaud : c’est une technique de compostage rapide mais il n’est pas recommandé de le mettre en œuvre en hiver. En effet, le compost à chaud est un compost parfaitement équilibré en matières vertes et humides (déchets de cuisine, tontes de gazon…) et les matières sèches et brunes (feuilles mortes, déchets issus de la taille des arbustes, foin, paille, BRF…) qui doit être brassé tous les 3 jours et arrosé régulièrement afin que la température monte rapidement autour de 70 °C. Autant dire que c’est plus difficile en hiver !
  • Le compostage de surface : cette méthode consiste à épandre directement sur le sol les déchets organiques issus de la cuisine, mais aussi de la tonte de la pelouse, du broyage des végétaux…L’idéal est de commencer au printemps lorsque le sol est déjà chaud et encore humide. Vous pourrez commencer par épandre les tontes de gazon, des feuilles d’ortie ou de consoude, les épluchures de fruits et légumes, en été, on peut y ajouter les déchets de récolte, en automne des feuilles mortes et du BRF, et en hiver, de la paille qui aura en outre l’avantage d’éviter la battance due pluies et l’érosion du sol
  • Le compostage en pot ou en sac : une technique que j’ai testée et dont je vous explique les principes de base ici

À lire également pour la gestion de votre potager en hiver :