Responsable de 48 000 décès par an, la pollution aux particules fines inquiète dans les grandes agglomérations. Et les cheminées à foyer ouvert y participent largement. On fait le point sur ce système de chauffage peu écologique.

Les cheminées à foyer ouvert polluent-elles vraiment ?

Quand il fait froid dehors, une belle flambée à la maison est une image d’Épinal du bonheur. Sa représentation va tout de suite au type de cheminées le plus ancien, celles à foyer ouvert, permettant d’admirer les flammes. Mais ce type de cheminées, si esthétique et réconfortant soit-il, est aussi très polluant.

Cheminée à foyer ouvert.

En effet, une cheminée à foyer ouvert génère de fortes émissions de particules fines, tout en chauffant très peu.

Quand un foyer fermé peut aller jusqu’à 75 % de rendement énergétique, un foyer ouvert fait descendre ce dernier à 15 %. On estime qu’une cheminée à foyer ouvert fonctionnant pendant 45 minutes est aussi polluante qu’une voiture diesel parcourant 500 km.

Un désastre pour le porte-monnaie, l’environnement et la santé, les particules se diffusant aussi à l’intérieur de l’habitation concernée.

L’interdiction des cheminées à foyers ouverts en Île-de-France

Particulièrement polluée aux particules fines (issues du secteur résidentiel et des transports), la ville de Paris et 435 communes d’Île-de-France, ont failli être les pionnières dans la réglementation sur le chauffage individuel au bois.

En effet, le 1er janvier 2015, les cheminées à foyer ouvert y ont bel et bien été interdites.

Malheureusement, cette décision provoqua immédiatement un tollé et Ségolène Royale, alors ministre de l’Environnement, abrogea aussitôt le texte de loi.

Les cheminées à foyer ouvert dites récréatives (ne représentant pas le mode de chauffage principal de l’habitation) ont été de nouveau autorisées, alors même que la pollution aux particules fines pose un grave problème sanitaire.

Une interdiction effective dans certaines régions de France

Alors, vrai ou faux, l’interdiction des cheminées à foyers ouverts est-elle effective dans certaines villes de France ? Réponse : c’est vrai. Depuis le 1er janvier 2022, c’est le cas en Haute-Savoie, dans la vallée de l’Arve.

Les poids lourds traversant cette belle vallée faisant déjà bien des dégâts, la pollution aux particules fines provenait à 70 % du chauffage à bois individuel.

La métropole de Lyon a suivi l’exemple en avril 2023, et dorénavant, les cheminées à foyer ouverts y sont aussi interdites, tout comme dans 167 communes des départements du Rhône, de l’Isère et de l’Ain.

Une bénédiction quand on sait qu’en plein hiver, elles y sont responsables à 50 % des émissions de particules fines.

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