Plante sauvage de bord de mer, la salicorne pousse principalement sur le littoral océanique et dans les marais salés où elle est traditionnellement glanée chaque année. Ses jeunes pousses sont, en effet, très prisées pour leur saveur iodée, leurs vitamines et leurs minéraux. Bien qu’elle apprécie les terrains salés, elle peut aussi être cultivée en pleine terre ou en pot.
Fiche plantation |
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| Famille | Chénopodiacées |
| Cycle | Vivace |
| Semis | Automne ou printemps |
| Plantation | Automne |
| Récolte | Fin mai à mi-septembre |
| Hauteur | 20 à 50 cm |
| Exposition | Ensoleillé |
| Sol | sol sableux, humide et salé. |
| Floraison | Juillet à décembre |
| Fleurs | Blanc à rose |
Les origines de la salicorne
La salicorne est une plante halophile qui signifie « corne salée » en référence à ses branches épaisses et courbées pointant vers le haut.
Appelée aussi passe-pierre, haricot de mer ou encore cornichon de mer, elle appartient au genre Salicornia de la famille des Chénopodiacées.
Originaire d’Europe, cette plante aquatique terrestre a une aire de répartition plutôt cosmopolite. En France, on la retrouve sur les côtes maritimes, estuaires et marais salants, près de la Manche, de l’Atlantique ou de l’Alsace.
Au XIXe siècle, la salicorne était très populaire auprès des marins en tant qu’aliment efficace pour se prémunir du scorbut lors de leurs périples. Jusqu’au début du XXe siècle, elle servait surtout à fabriquer de la soude, nécessaire à la préparation du verre et du savon, à partir de ses cendres.
Aujourd’hui, elle est devenue emblématique de la baie de Somme où elle pousse à l’état sauvage. Bien qu’elle intéresse principalement les gourmets, elle est parfois utilisée en plantation sur les dunes pour fixer le sable.
Semis et plantation
Contrairement aux idées reçues, la salicorne peut se cultiver en pleine terre, loin de la mer, à condition de respecter certaines conditions.
Tout comme dans son milieu naturel, la salicorne se sème de septembre à mi-octobre, mais cultivée, elle peut aussi se semer dès le mois de mars.
Cette plante halophile et hydrophile affectionne les sols sableux, riches en sel et bien drainés.
Mieux vaut privilégier un emplacement ensoleillé, répandre les graines en surface et arroser avec une préparation saline. Pour cela, ajoutez une cuillère à café de sel marin par litre d’eau et maintenez le sol humide jusqu’à l’apparition des plantules.
La culture en pot est également possible, et même vivement recommandée ! Tout d’abord, cela sera plus pratique en raison de l’arrosage spécifique de la plante. Ensuite, cela limitera son exposition aux escargots qui en sont friands.
À maturité, elle peut mesurer jusqu’à 30 cm, mais il est préférable de la consommer jeune lorsqu’elle atteint 5 cm de hauteur.
Comment récolter la salicorne ?
Les salicornes annuelles, cultivées ou sauvages, sont comestibles tandis que les salicornes vivaces ne se mangent pas en raison de leur amertume.
Leur cueillette en milieu naturel est réglementée afin de préserver la pérennité et le renouvellement de l’espèce.
Renseignez-vous auprès de la préfecture de votre département. Les particuliers peuvent ramasser généralement entre 500 g et 1 kg de salicornes par jour en fonction des arrêtés préfectoraux.
L’arrachage est interdit, il faut donc prévoir un couteau. Sa conservation en sera d’autant plus durable.
Les jeunes pousses de salicorne se récoltent tôt le matin, afin de conserver leur saveur fraîche et croquante, de fin mai à mi-septembre. Elles se consomment crues en salade ou cuites en poêlée. En fin d’été, elles deviennent plus ligneuses, mais restent comestibles en les faisant bouillir puis cuire comme des haricots verts.
Les salicornes se ressèment spontanément d’une année sur l’autre. Il est néanmoins difficile de trouver des graines en magasin. Pour réaliser vos propres plantations, récoltez les extrémités des tiges en automne.
Entretien et maladie
La salicorne peut être plantée toute l’année. Il est possible de la planter seule ou avec d’autres plantes halophytes.
Coriace, la salicorne nécessite peu d’entretien et n’est sensible ni aux maladies ni aux attaques de parasites. Comme elle ne pousse pas à l’ombre, il faut la placer au soleil, désherber régulièrement et éclaircir lorsque c’est nécessaire.
Le substrat ne doit pas sécher complètement en surface. Les premières semaines après la plantation, irriguez de manière régulière en utilisant une eau naturellement saumâtre ou salée et ne mouillez pas trop les feuilles. Il est préférable que les plantes boivent par leurs racines.
Vous pouvez aussi ajouter du gros sel dans votre eau, mais dans ce cas, mieux vaut avoir recours à un substrat inorganique.
Pour entretenir votre salicorne en pot, retirez manuellement les branchages tout au long de l’année et arrosez une fois par semaine.
Bienfaits
Cette plante hydrophile peu calorique est composée à 92 % d’eau et 1 % de sel. Grâce à son effet coupe-faim et sa faible teneur en lipides, elle est une véritable alliée minceur.
Afin de ne pas dépasser les 1,5 g de sel par jour, il est recommandé de consommer la salicorne de manière occasionnelle ou de la dessaler dans de l’eau froide plusieurs fois avant consommation.
Riche en fibres et concentrée en chlorophylle, la salicorne contribue à la régulation du transit intestinal, diminue les ballonnements et lutte contre la constipation. Elle contient de la vitamine A, anti-oxydant essentiel pour le bon fonctionnement immunitaire, la croissance des os et des dents ainsi que la bonne santé des yeux.
La salicorne possède des vertus diurétiques et dépuratives. Elle est aussi une source précieuse de protéines et d’oligo-éléments comme le fer, le potassium, le calcium, le magnésium et le phosphore. Sa teneur importante en vitamine C est excellente pour réduire la fatigue et stimuler ses défenses immunitaires.
De plus, son apport d’iode permet de réguler la thyroïde lorsque celle-ci est faible.
Comment conserver de la salicorne fraîche ?
La salicorne est cueillie au moment où elle monte en graines. Elle doit être cuisinée rapidement, car lorsqu’elle est ramassée fraîche et tranchée au couteau, elle ne se conserve que quelques jours à température ambiante ou environ 15 jours placée au réfrigérateur.
Toutefois, pour une meilleure conservation, il est conseillé de nettoyer la plante marine juste avant préparation.
Vous obtiendrez des condiments qui se dégustent comme des cornichons. La préparation sera prête au bout d’un mois minimum.
Il est également possible de congeler la salicorne à condition de ne pas dépasser les 4 semaines afin d’éviter qu’elle ne ramollisse. Pour ce procédé, vous devez blanchir les végétaux durant 1 minute puis les plonger dans l’eau froide pour arrêter la cuisson. Mettez-les ensuite dans un sac de congélation lorsqu’ils sont bien égouttés et chassez le plus d’air possible.
Si vous n’avez pas l’occasion de cueillir de la salicorne fraîche, rendez-vous chez un producteur directement ou dans un magasin bio.
Que faire avec la salicorne ? Comment la manger ?
Crue et jeune, elle est tendre, juteuse et aromatique. Elle se déguste alors nature ou en vinaigrette.
Lorsqu’elle est cueillie un peu tard, son goût est plus amer. La blanchir quelques minutes permet de supprimer cette amertume et de réduire sa teneur en sel. Elle pourra ainsi être préparée comme l’épinard, c’est-à-dire à la vapeur, en poêlée ou à l’eau.
La seule règle concernant les plats à base de salicorne est de ne pas y ajouter trop de sel au risque que cela devienne immangeable.
La persillade de salicorne
Parmi les recettes populaires, on retrouve la persillade de salicornes dont voici les différentes étapes :
- Laver 600 g de salicornes ;
- Les faire blanchir 2 minutes dans l’eau bouillante ;
- Y ajouter une gousse d’ail écrasée ;
- Hacher un bouquet de persil ;
- Faire revenir les salicornes 5 minutes à la poêle avec du beurre, de l’ail et du persil ;
- Laisser 2 ou 3 minutes sur le feu, puis déguster.