Publié le 28 mai 2023 par Nicolas.

En hiver, les insectes, auxiliaires ou au contraire nuisibles et ravageurs, sont peu présents au jardin. Mais, dès le retour du printemps, ils font leur réapparition.

Parmi eux, il en est un qui est à craindre : le frelon asiatique, présent sur le sol français depuis 2004. Et, comme il y a trouvé des conditions favorables à son développement, il y a vite proliféré. À ce jour, on lui connaît un seul prédateur : la poule.

Tout savoir sur le frelon asiatique

Sans surprise, le frelon asiatique (Vespa velutina) est un hyménoptère, originaire d’Asie. C’est une espère exclusivement diurne qui interrompt toutes ses activités la nuit.

Reconnaissable à sa livrée brun sombre, avec le bout de l’abdomen et l’extrémité des pattes jaune orangé, il mesure environ 3 cm de long.

Il se distingue assez facilement du frelon d’Europe, nettement plus jaune et plus gros.

Vespa velutina femelle
Vespa velutina – femelle © flickr Philippe Garcelon

Comme les autres hyménoptères, le frelon asiatique est un insecte social, qui vit au sein d’une colonie, constituée d’une reine, la reproductrice, d’ouvrières, stériles, et de mâles et de femelles sexuées, destinées à la reproduction.

Les frelons asiatiques vivent donc dans un nid, en général sphérique, composé de fibres de bois mâchées, le plus souvent installé dans un arbre. Cette localisation le rend invisible au printemps et en été, et c’est en automne et en hiver que sa présence est décelée.

Malheureusement, il est trop tard pour le détruire car les femelles reproductrices ont déjà quitté le nid pour se reproduire.

Après avoir été fécondées, elles hibernent et fondent un nouveau nid au printemps.

Arrivé sur le territoire français via l’importation de poteries, le frelon asiatique est aujourd’hui présent dans tous les départements.


L’impact du frelon asiatique dans nos campagnes

Pas particulièrement agressif, le frelon asiatique ne s’attaque pas directement à l’homme. À moins d’aller le titiller pour détruire son nid sans protection.

Il est d’ailleurs préférable de faire appel à un professionnel pour détruire le nid. Pour autant, les personnes allergiques aux piqûres d’hyménoptères doivent être vigilantes.

En tant que prédateur, le frelon asiatique s’en prend essentiellement aux abeilles, mais aussi aux guêpes, papillons, mouches et araignées, riches en protéines. Mais c’est surtout les ruches qui paient le plus lourd tribut.

Frelon asiatique
Frelon asiatique © flickr Gilles San Martin

En effet, les frelons asiatiques attendent patiemment le retour des abeilles chargées de pollen devant l’entrée de la ruche, en vol stationnaire. D’autres pénètrent même à l’intérieur de la ruche !

Les frelons foncent littéralement sur les abeilles et les tuent d’un coup. Ensuite, ils les emportent pour les dépecer et en faire une boulette pour les larves.

Les frelons asiatiques peuvent disséminer en peu de temps des ruches entières. Ils sont d’ailleurs devenus les principaux ennemis des apiculteurs.

Quant à Vespa velutina, il a été classé comme danger sanitaire de deuxième catégorie pour l’abeille domestique et comme espèce exotique envahissante préoccupante pour l’Union européenne.

Comment lutter contre le frelon asiatique

Pour lutter contre le frelon asiatique, différents moyens sont autorisés :

  • La destruction des colonies par des professionnels par injection d’insecticide au sein du nid. Il est préférable d’agir à la tombée de la nuit ou au lever du jour pour détruire toute la colonie. C’est le moyen le plus efficace
  • La réduction des trous d’entrée des ruches, la pose de filets ou de muselières à frelons sont des solutions retenues par les apiculteurs. Si une attaque sur un rucher est avérée, les apiculteurs ont également recours à des pièges

Le recours à la poule pour le chasser

Utilisation de poules contre le frelon asiatique
Utilisation de poules contre le frelon asiatique © flickr Jean-François Renaud

Depuis 2 ou 3 ans, la presse s’est largement fait l’écho d’expériences menées par des apiculteurs au Pays basque et en Bretagne autour de l’utilisation des poules contre les frelons asiatiques.

Car quiconque possède des poules sait à quel point elles raffolent des insectes et autres vers de terre, sources de protéines pour elles.

Coq de Janzé
Coq de Janzé – Écomusée de la Bintinais © Hervé Ronné
Ainsi, ces apiculteurs ont introduit des poules autour des ruches. Et elles s’avèrent efficaces. Pourquoi ? Tout simplement parce que les frelons asiatiques volent de façon stationnaire devant les ruches, ce qui permet aux poules de les attraper avec leur bec. En revanche, elles ne s’en prennent pas aux abeilles qui volent plus rapidement.

Parmi les races les plus entreprenantes, la poule noire de Janzé et la Cotentine semblent se détacher. Ce sont en effet des poules vives, de bonnes chasseuses, mais de piètres pondeuses.

Pour autant, toutes les poules s’avèrent très utiles dans la lutte contre les insectes parasites : lâchées dans un potager en hiver ou dans un verger, elles grattent inlassablement et sont capables de faire remonter à la surface taupins, larves de hanneton et de chenilles.

Comment accueillir au mieux des poules ?

Que vous soyez envahi de frelons asiatiques, que vous ayez quelques ruches, que vous ayez simplement envie de manger des œufs frais, accueillir des poules est une bonne idée.

Pour autant, ce sont des êtres vivants qui ont besoin d’un minimum d’attention et de confort pour vivre en bonne santé :

  • Prévoir un poulailler suffisamment grand et fonctionnel qui doit être hermétiquement fermé la nuit (car les renards et les fouines sont de redoutables et malins prédateurs des poules!). Il doit être équipé de pondoirs et d’un perchoir et d’une bonne litière de paille. En moyenne, il faut compter 0,50 m2 par poule
  • Leur laisser l’accès à un espace enherbé suffisamment vaste pour leur permettre de picorer et de se balader. Pour autant, un enclos peut convenir à des poules pondeuses pourvu qu’il soit équipé d’un abri contre la pluie et le soleil, d’un bac à poussière
  • Leur donner une alimentation variée et équilibrée à base de mélange de céréales, d’épluchures de fruits et légumes, de déchets de table…
  • Leur offrir du temps pour, entre autres, nettoyer régulièrement le poulailler. Et ce afin d’éviter la propagation des maladies, très courantes chez les poules
Suivez-nous sur Google News