Publié le 15 octobre 2023 par .

S’il est une famille de végétaux sous le charme desquels on succombe facilement, c’est bien celle des plantes de terre de bruyère. Rhododendrons, azalées, camélias, hortensias et, bien évidemment, bruyères offrent une telle variété de formes et de couleurs, qu’il est tout naturel que vous leur réserviez une place de choix dans votre jardin.

Le charme naturel des plantes acidophiles

Le charme des bruyèresRares sont les espèces aussi rustiques que les plantes de terre de bruyère. Se jouant des frimas et des coups de chaleur, elles nous offrent, à diverses époques de l’année, un spectacle grandiose dont on ne se lasse pas.

Comment résister à la délicate floraison d’un camélia, au parfum subtil d’un rhododendron, aux coloris changeants d’un tapis de bruyère, aux grosses têtes dressées d’un hortensia, à la légèreté d’un érable du Japon, à la blancheur immaculée d’un magnolia, à la naissance des pousses lumineuses d’un piéris ?

A tort, on pense bien souvent qu’elles ont besoin de conditions très particulières pour se développer. S’il est vrai que leur principale exigence est de croître dans une terre dépourvue de calcaire, il n’est pas toujours besoin de bouleverser complètement son jardin pour les y installer.

Nombre de sols sont suffisamment acides pour les accueillir : la Bretagne, le Cotentin, les Vosges, l’Alsace, le Roussillon, le Massif Central et la plupart des zones forestières sont aptes à les recevoir sans que vous ayez à entreprendre de gros travaux.

Astuce n°1 : L’importance d’une terre acide

L’acidité d’un sol, ou au contraire, son alcalinité, se mesure par son « pH » ou « potentiel hydrogène ».

La Plaine Chassart - Terre de Bruyere 50L
La Plaine Chassart – Terre de Bruyere 50L

Le taux est calculé par rapport à une échelle graduée de 0 à 14. Une terre neutre se situe donc à 7. En dessous, elle est acide, au-dessus, elle est alcaline ou basique.

Les plantes de terre de bruyère poussent dans des terrains dont le pH se situe entre 5,5 et 6,5. Il est facile de modifier ce taux, soit en incorporant et en mélangeant au sol en place de la terre dite de bruyère, composée principalement de sable et de tourbe acide (la vraie terre de bruyère, provenant de la décomposition de bruyères est très difficile à trouver), soit en creusant une fosse que l’on remplit de cette terre lorsque le terrain en place est vraiment trop calcaire.

Dans tous les cas, il importe que la terre soit légère et parfaitement aérée, de façon à ce que l’eau ne stagne pas, les sols marécageux étant à proscrire.

Si le sol est lourd, compact, allégez-le en faisant des apports de sable, de tourbe et de matières organiques. Mais, à l’inverse, s’il est trop sableux et retient difficilement l’eau et les fertilisants, donnez-lui un peu de cohésion en lui associant des matières organiques et de la tourbe au fort pouvoir de rétention d’eau.

Astuce n°2 : Bien choisir ses végétaux

Bien choisir ses végétauxLa grande majorité des plantes de terre de bruyère sont proposées dans les carrés pépinières des jardineries.

Si vous recherchez des plantes un peu moins courantes, adressez-vous à une pépinière spécialisée qui, de plus, pourra parfaitement vous documenter sur les soins culturaux à donner.

Choisissez le sujet en fonction de votre budget, mais une plante jeune reprendra plus facilement et rapidement qu’un sujet âgé qui demandera davantage de soins. Une chose est certaine : prenez un arbuste dont le feuillage est sain, dépourvu de toute tache ou de traces de maladies et de parasites. Prenez aussi une plante dont le contenant est très grand.

La motte est importante, tout comme le système racinaire, ce qui est un gage de meilleure reprise.

A proscrire : les végétaux dont la motte colle au contenant parce que les racines y adhèrent ou ceux qui présentent un « chignon », amas de racines très serrées dans le fond du pot et dépourvues de terre.

Astuce n°3 : Réussir la plantation

Les plantes de terre de bruyère élevées dans un conteneur peuvent être plantées à toutes les époques de l’année, mais vous obtiendrez de meilleures chances de reprise si vous les installez entre octobre et mars.

Réussir la plantation des plantes de terre de bruyère

Pour être plus précis, les espèces à feuilles caduques se plantent durant ce laps de temps en dehors des périodes de gel et de neige, tandis qu’il est préférable de mettre en terre les espèces à feuilles persistantes entre octobre et la mi-décembre et entre mi-février et fin mars.


L’emplacement

Dans leur grande majorité, les plantes de terre de bruyère préfèrent les situations abritées du vent, surtout s’il est chargé d’embruns, le couvert de grands arbres, un mur orienté à l’ouest ou au nord. Évitez les expositions plein sud.

Les rayons directs du soleil au cœur de la journée entraînent des brûlures sur le feuillage et assèchent les boutons floraux.


La distance de plantation

On a souvent tendance à serrer un peu trop ses plantations arbustives, sous prétexte que cela fait « nu « lorsque l’on installe des jeunes sujets. Pensez à leur développement futur, quitte à combler les vides, pendant les premières années, par des massifs d’annuelles.

Les azalées, rhododendrons, camélias, hydrangeas, piéris, à petit développement, se plantent à raison d’un sujet tous les 0,50 à 0,60 m. Ceux qui atteignent 2 m en hauteur demandent un espacement de 1,50 à 2 m.

Pour les bruyères, plantes couvre-sol, comptez un plant tous les 0,20 à 0,30 m. Enfin, pour les arbres tels que les magnolias, 3 à 4 m de distance sont nécessaires.


Le trou de plantation

Il doit être au minimum du double du volume de la motte. Mais si votre sol n’est pas suffisamment acide, vous devez creuser une fosse beaucoup plus grande pour accueillir de la terre dite de bruyère.

Des côtés de 1 m sur autant de profondeur sont un minimum. Pour les bruyères, décapez le terrain sur une trentaine de centimètres plutôt que de creuser un trou pour chaque plant et modifiez la composition de cette couche s’il en est besoin.


Le remplissage

Faites tremper la motte de votre arbuste pour que la terre soit bien humide. Puis dépotez votre arbuste, posez-le au centre du trou et comblez, soit avec la terre extraite, si elle est acide, soit avec un mélange de terre dite de bruyère et tourbe ou de terreau de feuilles, dans des proportions de 2/3 – 1/3.

Tassez avec le pied pour éviter que des poches d’air subsistent, néfastes pour la reprise, et arrosez abondamment, même si la terre est humide. Cette eau accentue le tassement.

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