Issu de la famille des Aracées, le taro est cultivé pour son rhizome tubéreux qui se prépare comme la pomme de terre. C’est-à-dire que vous pouvez le faire bouillir, le rôtir, le frire ou l’écraser en purée. Outre son utilisation en cuisine, il possède des vertus médicinales et est doté de grandes feuilles luisantes qui en font une plante très décorative.
Fiche plantation |
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Famille | Aracées |
Type | Tubercule vivace |
Plantation | Printemps |
Hauteur | 80 cm à 1 mètre |
Récolte | Novembre-décembre |
Floraison | Juillet, Août, Septembre |
Exposition | Ensoleillée ou légèrement ombragée |
Sol | Terre riche et argileuse |
Nuisibles | Les escargots, les limaces, l’araignée rouge. |
Origines et variétés
Le taro, Colocasia esculenta, est un tubercule tropical de forme allongée ou arrondie qui provient de Birmanie et de la région d’Assam, en Inde.
De taille considérable, il possède des feuilles vert clair glabres, découpées et luisantes de 50 à 60 cm de long.
Celles-ci sont portées par un pétiole charnu d’environ un mètre, ce qui en fait une plante décorative majestueuse.
Il y a environ 2000 ans, il est d’abord devenu populaire en Chine et en Malaisie, puis a conquis l’Égypte avant de rejoindre l’Italie avec les Romains en 20 avant J.-C.
On le retrouve aussi dans certains écrits de l’Antiquité où il est cité comme légume ou plante ornementale. Chez les Mélanésiens, le taro, appelé aussi dachine, a une symbolique très forte. Il incarne la fécondité lors des cérémonies coutumières.
Colocasia esculenta
Plus d’un millier de variétés portent toutefois le nom de « taros ». La Colocasia esculenta est la plus cultivée et la plus connue, mais il existe aussi :
- Xanthosoma sagittifolium, le chou caraïbe, utilisé autant pour l’alimentation animale que l’alimentation humaine ;
- Xanthosoma violaceum, le Songe pâté, dont le tubercule comestible peut peser jusqu’à 15 kg ;
- Alocasia macrorrhizos, le Songe des Caraïbes, cuit longuement sur des pierres chaudes avant consommation ou intégré dans le traditionnel po’e. Ce plat à base de compote, de lait de coco et d’amidon est très populaire à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie ;
- Colocasia antiquorum, l’Eddoe, dont le tubercule se consomme cuit comme la pomme de terre ou sous forme de pâte en pâtisserie.</l!i>
Comment planter le taro ?
Le taro, Colocasia esculenta, peut se cultiver en extérieur lorsque la température atteint au moins 20 °C ou à l’intérieur dans un bac en verre. Il se plaît dans une terre riche, humifère ou argileuse, à un emplacement ensoleillé ou légèrement ombragé.
À partir de février, le taro se cultive en pot. Privilégiez une terre riche en humus et placez la plante dans un bac à peine immergé de manière à ne pas noyer totalement la motte. Le corme (bulbe) ne doit être imbibé d’eau seulement de façon temporaire.
Dès le mois d’avril, il est possible de planter le taro en pleine terre. Dans ce cas, enfoncez le tubercule à une profondeur de 20 à 40 cm afin qu’il ne remonte pas en surface ou alors pensez à buter la plante au fur et à mesure de son développement.
Le dachine ou taro ne supporte pas l’arrêt momentané de l’arrosage. Cela provoque la perte de son feuillage.
Pensez à apporter de l’engrais spécial « plantes vertes » régulièrement afin de combler les besoins importants de la plante en azote. En revanche, cela n’est pas nécessaire si votre taro se trouve dans un bassin qui comporte des poissons.
Lorsque les températures passent en dessous des 10 °C, la croissance de la plante s’arrête, et à partir de — 2 °C, les feuilles gèlent. Pour éviter cela, paillez la souche avec un film plastique ou mettez vos pots à l’abri en continuant de les arroser tant que le feuillage est toujours présent.
La dernière solution consiste à retirer le corme de terre pour le conserver entre 15 et 17 °C dans un bac rempli de tourbe sèche et de sable.
Récolte
En France, le taro est surtout cultivé comme plante d’ornement. Il faut attendre 6 à 7 mois après la plantation, au moment où les feuilles les plus anciennes sont desséchées, pour pouvoir procéder à la récolte des tubercules.
Il est préférable de manipuler la plante avec des gants pour limiter le risque d’inflammations et de démangeaisons.
Le tubercule ne se garde pas longtemps et a tendance à ramollir, mais vous pouvez prolonger sa conservation en le laissant dans un silo enterré jonché de fibre de noix de coco ou de feuilles de bananier. Dans ces conditions, il peut se conserver 2 ou 3 mois pourvu qu’il soit protégé des éventuels rongeurs.
Vous avez aussi la possibilité de le découper en lamelles fines puis de le congeler ou de le faire sécher au soleil. En somme, un emplacement aéré, à l’abri de la chaleur et de la lumière, convient très bien, tout comme le bac à légumes du réfrigérateur.
En ce qui concerne les jeunes pousses du dachine, elles se ramassent au fur et à mesure des besoins pour les variétés à pétioles verts ou rouges et se consomment de la même manière que les épinards. Il suffit de les placer au frais comme de la salade.
Les bienfaits du taro : quels intérêts nutritionnels ?
Toxique, le taro doit impérativement être cuit avant consommation.
La première eau de cuisson se jette afin de retirer les cristaux d’oxalate de calcium, irritants pour les intestins et responsables de la majorité des calculs rénaux.
Cela vous évitera ainsi de subir d’éventuelles irritations de la peau, mais aussi de la bouche et de la gorge.
En dehors de cette contrainte, le taro, lorsqu’il est bien cuit, présente plusieurs intérêts nutritionnels. Peu calorique, il est riche en fibres et en vitamines C, B1 et B2, ce qui favorise le sentiment de satiété.
Avec sa richesse en amidon et en sucres lents, le taro permet d’éviter les pics et les chutes de glycémie. Il limite donc les envies de sucre et représente une source d’énergie intéressante pour les sportifs. Le préparer dans un plat gras permet de mieux assimiler la vitamine A qu’il contient. C’est donc un aliment coupe-faim et antioxydant.
Sa teneur en fer, phosphore et calcium est non négligeable. Il contient, de plus, une bonne quantité de protéines.
Il est aussi apprécié pour ses vertus digestives. La tige est utile pour soigner divers troubles digestifs tandis que les feuilles aident à traiter la diarrhée. En outre, il réduirait les risques de maladies cardiovasculaires et d’hypertension artérielle.
On trouve des taros de petite ou grande taille. Pour bien les choisir, vous devez vérifier que le tubercule soit bien ferme, assez lourd et sain.
Comment éplucher, cuire et manger le taro ?
Avec sa peau brune, sa chair blanche et ses points violets, le taro ressemble au navet et se consomme uniquement cuit.
Portez des gants lors de l’épluchage. Rincez ensuite le taro sous l’eau pour retirer un peu d’amidon, coupez-le en lamelles et faites-le cuire dans l’eau salée. Cela nécessite environ 20 minutes. Comme pour la pomme de terre, piquez dans le tubercule avec une fourchette pour vérifier qu’il soit bien cuit.
Il est probable que le légume change de couleur, mais cela n’altère en rien sa saveur.
Une fois cuit, le taro se cuisine en purée, en gratin, en frites, en cake ou en velouté. Il peut être séché puis transformé en farine ou être utilisé dans des préparations sucrées. Il se marie très bien avec le lait de coco.
N’attendez pas trop longtemps avant de le consommer, car il a tendance à durcir en refroidissant. Sa texture n’est alors plus agréable au palais.
Différentes spécialités culinaires à base de taro
- En Chine, il se consomme en boulettes farcies.
- Au Japon, il s’intègre dans des potées de légumes, mais aussi dans certains desserts.
- À Haïti, la pulpe râpée du tubercule sert à préparer des acras, mais est aussi mixée à la banane.
Les jeunes feuilles du taro se consomment blanchies, comme les épinards, mais il faut, là aussi, jeter la première eau de cuisson.