Petit insecte discret des logements humides, le poisson d’argent se repère à son corps argenté et à sa vitesse de déplacement. Voici comment l’identifier, limiter son installation et agir sans produits agressifs.

Identifier le poisson d’argent

Recouvert d’écailles argentées, le poisson d’argent (lépisme) présente un corps aplati, 7 à 15 mm de long, sans ailes, muni de longues antennes et de trois filaments caudaux. Il court vite et fuit la lumière, ce qui explique qu’on l’aperçoive surtout la nuit, près des plinthes ou derrière les meubles.

Pour situer ce nuisible parmi les autres hôtes des maisons (araignées, cloportes, mites…), voir la synthèse sur les nuisibles qui envahissent les maisons en hiver.

Poisson d’argent (lépisme).
Poisson d’argent (lépisme).

Où et pourquoi s’installe-t-il ?

Le lépisme recherche chaleur et humidité élevée (≥ 75 %), avec recoins sombres : salle de bains, WC, buanderie, caves, cuisines. Les fissures, cartons de déménagement ou plinthes décollées lui servent de refuges. Une hygrométrie trop forte ou une ventilation insuffisante favorisent son installation.

Pour réduire l’humidité ambiante avec des gestes simples (aération, absorbeurs, VMC, végétaux adaptés), appuyez-vous sur ce guide dédié aux plantes utiles contre l’humidité.


De quoi se nourrit-il ?

Polyphage, il ronge amidon et sucres : papiers et colles, cartons, reliures, textiles (amidonnés), miettes, farines et pâtes. Il peut survivre plusieurs semaines sans manger, d’où l’importance d’un ménage régulier et d’emballages étanches pour les denrées.

Poisson d’argent en vue macro.
Poisson d’argent en vue macro.

Nuisances : matérielles plus que sanitaires

Le poisson d’argent ne pique pas. Les dommages concernent surtout les papiers, livres, affiches, papiers peints, photos, cartons et certains textiles. Un contrôle de l’humidité et du rangement suffit souvent à stabiliser la situation. Pour un aperçu des autres invertébrés domestiques (et de leurs prédateurs naturels), consultez aussi la fiche scolopendre.


Prévenir l’installation : l’essentiel

  • Aérer quotidiennement (15 min) et vérifier le fonctionnement de la VMC.
  • Réparer fuites et infiltrations ; jointer plinthes et interstices.
  • Limiter les cachettes : trier cartons, relever objets au sol, ranger dans des boîtes hermétiques.
  • Stocker les aliments secs en bocaux (farines, céréales, croquettes).
  • Passer l’aspirateur dans les angles, plinthes et bas de meubles, puis vider le sac dehors (réflexes détaillés dans nuisibles en hiver).

Agir sans insecticides chimiques

Avant tout traitement, abaisser l’humidité et réduire les abris. Ensuite, privilégier des solutions ciblées :

  • Terre de diatomée (qualité non calcinée) à saupoudrer finement sur les trajets nocturnes, derrière plinthes et équipements : mode d’emploi et précautions dans terre de diatomée.
  • Aspiration régulière des individus et des mues, puis nettoyage humide.
  • Pièges maison : pots en verre doublés de ruban adhésif extérieur (pour l’ascension), appâtés à la farine ; parois internes lisses empêchant la sortie.
  • Odeurs répulsives (lavande, menthe poivrée, laurier) pour perturber leur activité ; pistes botaniques dans plantes qui éloignent les nuisibles.

Caractéristiques et prévention des poissons d’argent

Caractéristique Détail
Aspect Écailles argentées, 7–15 mm, 3 filaments caudaux
Habitat Pièces chaudes et humides, recoins sombres (SDB, cuisine, cave)
Régime Amidon, sucres, papiers/cartons, textiles, miettes
Prévention Aération, VMC, réparations, rangement hermétique
Action ciblée Terre de diatomée, pièges, aspiration

Plan d’intervention en 5 étapes

  1. Diagnostiquer : localiser pièces humides et zones de passage (tournée nocturne, lampe).
  2. Assainir : aérer, déshumidifier, réparer fuites, désencombrer (voir réduire l’humidité).
  3. Couper l’accès à la nourriture : bocaux hermétiques, ménage précis, poubelles fermées.
  4. Traiter localement : bandes de diatomée sur trajets, pièges farine/pots, aspiration.
  5. Surveiller 3 à 4 semaines, renouveler la diatomée après nettoyage, ajuster si besoin.

À retenir

Un intérieur ventilé, sec et ordonné suffit le plus souvent à faire chuter les populations. En cas de persistance, renforcez la prévention (étanchéité, joints, stockage) et poursuivez les solutions mécaniques ou minérales. Ces mesures, déjà efficaces pour d’autres hôtes discrets du logement, sont détaillées dans araignées dans la maison et cloportes.

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