Les oiseaux du jardin

Au fil des années, le pigeon ramier (Columba palumbus), également appelé palombe, déserte les campagnes pour les milieux semi-urbains ou urbains où il sait échapper aux chasseurs.

Il n’y passe guère inaperçu car c’est le plus gros de tous les pigeons.


Description générale du pigeon ramier

Beaucoup plus gros que le pigeon biset, largement répandu (et nuisible) dans les villes, le pigeon ramier affiche une certaine élégance de par son plumage et sa silhouette.

Il doit son nom de « ramier” aux rameaux à la base de son nid.

Le pigeon ramier
© Le pigeon ramier

Sa classification

Le pigeon ramier appartient à la famille des Colombidés, au même titre que le pigeon biset, ou la tourterelle turque.

Souvent nommé palombe, le pigeon ramier affiche une absence de dimorphisme sexuel, un bec court et fin, muni d’une cire à la base et un plumage très doux au toucher comme toutes les 350 espèces de cette famille.

Ses caractéristiques physiques et son plumage

Le mâle et la femelle sont identiques et se reconnaissent à leur poitrine d’un rose intense, leur dos gris et les taches blanches qui barrent les ailes et les côtés du cou.

Leurs pattes sont rouges, leur bec aussi avec une pointe jaune orangé.

Ils se distinguent aussi par leur gabarit assez impressionnant : les pigeons ramiers pèsent environ 500 g pour une longueur de 40 cm et une envergure de 75 à 80 cm.

Son chant

Leur chant est assez reconnaissable puisqu’il se déroule autour de “rou-rou”. Le pigeon ramier roucoule tout au long de l’année, et plus intensément en période nuptiale au printemps.


L’habitat et l’alimentation des pigeons ramiers

Naturellement forestier, le pigeon ramier migre doucement vers les milieux semi-urbains où il trouvera des arbres. On peut aussi le retrouver dans les grands parcs urbains.

Le pigeon ramier se trouve là où il y a des arbres.
© Le pigeon ramier se trouve là où il y a des arbres.

Parallèlement, il délaisse les milieux ruraux où il est chassé.


Sa répartition géographique

Le pigeon ramier est présent sur tous les continents, sauf en Arctique et Antarctique.

En France, on le rencontre partout excepté en altitude dans les Alpes et les Pyrénées.

En France, il est sédentaire mais des milliers d’individus de Scandinavie ou d’Europe de l’Est migrent vers des territoires plus chauds.

Ses lieux de vie

Le pigeon ramier vit dans les milieux forestiers et boisés, ou a minima dans les grands arbres.

C’est pourquoi il s’adapte facilement à la végétation des grands parcs des villes.

Pour autant, il lui faut à proximité de grandes étendues comme des champs cultivés, des prairies ou des clairières pour se nourrir. Les milieux semi-urbains cumulent les deux atouts.

Son régime alimentaire

Le pigeon ramier a un régime alimentaire tout à la fois granivore et herbivore.

Le pigeon ramier est granivore et herbivore.
© Le pigeon ramier est granivore et herbivore.

Il peut donc mettre à son menu des graines et des semences de céréales comme le maïs (au grand désarroi des agriculteurs!), mais aussi des végétaux sous forme de boutons floraux, de fleurs ou de feuilles, de bourgeons, de baies, de fruits…

Il fréquente très rarement les mangeoires disposées dans les arbres mais peut se nourrir des graines tombées au sol, des miettes de pain ou des restes de pâtées préparées pour les poules…

Il lui arrive aussi de manger quelques vers de terre ou des larves.


Son comportement et sa structure sociale

Le pigeon ramier est un oiseau relativement grégaire qui quitte le groupe pour se reproduire. Il y revient ensuite.

Sa vie sociale

Les pigeons ramiers vivent en groupe pour se protéger des prédateurs. Ils se nourrissent et se reposent ensemble, rassemblés dans des dortoirs constitués de grands arbres.

Pendant la période de reproduction, ils s’éloignent temporairement du groupe. Les couples sont fidèles tout au long de leur existence.

Ses techniques pour se nourrir

Les pigeons ramiers se nourrissent uniquement au sol où ils picorent continuellement.


Ses prédateurs

Pigeon ramier ou palombe.
© Pigeon ramier ou palombe.
La palombe a principalement deux ennemis : l’autour des palombes et l’homme chasseur. Le premier est un oiseau de proie, parfois appelé épervier autour.

Il vit dans les mêmes milieux boisés ou semi-ouverts que les pigeons ramiers.

Il est un consommateur de petits oiseaux comme les moineaux, les étourneaux sansonnets, les tourterelles et les pigeons ramiers.

Le pigeon ramier est un oiseau qui fait les frais de la chasse, entre autres lors de la période de migration des espèces nordiques.

Le reproduction du pigeon ramier

La période de reproduction du pigeon ramier s’étale de mars à septembre, période au cours de laquelle trois couvées peuvent se succéder.


Sa période de nidification

Monogame, le pigeon ramier reste avec le (ou la) même partenaire toute sa vie. Pour séduire sa femelle, le mâle effectue une parade nuptiale aérienne. Ensuite, ils construisent le nid ensemble.

Couple de pigeons ramiers.
© Couple de pigeons ramiers.

Son lieu de ponte

Le nid est élaboré assez sommairement à partir de branchages, d’herbes séchées et de brindilles emmêlés, tapissés de feuilles, à faible hauteur dans un arbre, parfois dans un bâtiment.

La femelle y pond uniquement deux œufs, couvés par les deux parents pendant deux semaines.


L’évolution des poussins

Les pigeonneaux sont alimentés de “lait de pigeon”, une bouillie régurgitée des jabots des parents, composée de graines prédigérées.

Ils sont nourris pendant trois semaines avant de quitter le nid.

Ils ne sont pas encore totalement autonomes et dépendent des parents encore quelques jours. En général, une seconde couvée prend le relais très rapidement.