Publié le 16 juin 2025 par Nicolas Lestienne

Les échanges entre passionnés de jardinage ne connaissent pas de frontières, surtout lorsqu’il s’agit de réfléchir à des aménagements extérieurs durables. J’ai pu récemment échanger avec des jardiniers québécois autour de leurs pratiques, leurs contraintes climatiques et leurs astuces d’installation. Ces discussions ont mis en lumière des choix techniques très concrets, parfois transposables chez nous, en France.

Dans des villes comme Terrebonne ou Gatineau, où les conditions météo sont plus extrêmes qu’en Hexagone, l’enjeu principal reste la capacité d’un aménagement à tenir dans le temps. Cela suppose une réflexion rigoureuse sur la pose, le choix des matériaux et l’entretien saisonnier.


Un climat exigeant qui impose des standards techniques élevés

Au Québec, l’hiver dure plusieurs mois, avec des épisodes de gel intenses et fréquents. Ces conditions mettent les installations extérieures à rude épreuve. Un entrepreneur paysagiste local ne peut se permettre l’approximation : drainage, pente, stabilité du sol, tout doit être anticipé.

À l’inverse, en France, notamment dans des régions à climat tempéré comme l’Ouest ou le Sud, certaines techniques sont parfois plus souples. Mais selon moi, il peut être utile de s’inspirer de cette rigueur québécoise. Privilégier des fondations bien compactées ou protéger les structures boisées de l’humidité dès la conception peut, ici aussi, éviter bien des déconvenues.


Des matériaux robustes et réfléchis

Les paysagistes québécois rencontrés insistent sur la longévité des matériaux. Si le bois est utilisé, il est systématiquement traité pour résister au gel et à l’humidité. Le pavé béton, de son côté, est apprécié pour sa stabilité et sa facilité de remplacement. Quant à la pierre naturelle, elle reste privilégiée pour ses qualités mécaniques, à condition d’être bien posée sur un lit stabilisé.

  • Bois composite ou traité pour les terrasses et escaliers
  • Pavé béton à double encoche pour les allées soumises au gel
  • Pierre locale (granit, ardoise) pour des murets ou bordures solides
  • Structure métallique galvanisée pour les cuisines extérieures ou pergolas

Ces choix sont pertinents même sous nos latitudes : un aménagement prévu pour durer dans un jardin québécois saura affronter sans difficulté un climat normand ou breton.


Un projet bien préparé pour un rendu durable

Les professionnels interrogés sont unanimes : la réussite d’un aménagement extérieur dépend autant de la préparation que de la pose en elle-même. Cela commence par une étude précise du terrain, avec repérage des pentes, délimitations des zones techniques et réflexion sur les écoulements d’eau.

À Terrebonne, par exemple, de nombreux particuliers intègrent aujourd’hui des cuisines extérieures à leur aménagement. Ces installations doivent être pensées dès le début du projet : arrivée d’eau, branchement électrique, protection contre le vent… Des points valables aussi en France si l’on souhaite cuisiner dehors plus de deux fois par an.


Comparer les contraintes : France vs Québec

Voici un tableau synthétique pour mieux comprendre les différences d’approche entre un projet au Québec et un projet en France :

Élément à prévoir Approche québécoise / française
Stabilité du sol Compactage renforcé au Québec / préparation plus souple en France
Protection contre l’eau Drainage systématique au Québec / souvent négligé en France
Choix des végétaux Plantes rustiques et locales / choix plus large selon région
Entretien hivernal Déneigement et inspection / Entretien allégé en France


Cette comparaison n’a pas vocation à hiérarchiser, mais à élargir les réflexes de conception côté français.

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Entretien et longévité : la clé d’un investissement durable

Qu’il soit installé en Picardie, en Provence ou à Montréal, un aménagement paysager vieillit mieux s’il est entretenu. C’est un point sur lequel mes interlocuteurs québécois et moi nous nous s’accordons totalement. Il ne s’agit pas d’un entretien contraignant, mais d’un suivi logique :

  • Surveillance des mouvements de sol après les fortes pluies ou les périodes sèches
  • Nettoyage des surfaces (terrasses, escaliers, pavés)
  • Inspection des structures en bois ou métal tous les ans
  • Rafraîchissement des joints, bordures ou enrobés si nécessaire

Un paysagiste sérieux, qu’il soit à Caen ou à Québec, anticipe ces points dès la phase de devis, pour éviter toute mauvaise surprise après coup.

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