Publié le 3 août 2022 par Nicolas.

Monocotylédone et dicotylédone : voilà deux termes qui peuvent paraître bien barbares à des jardiniers débutants, ou même plus aguerris. Ces adjectifs qualifient en fait des plantes qui se différencient par le type de cotylédon, c’est-à-dire la première feuille produite par la plante qui permet d’enclencher la photosynthèse.

Je vous explique les différences pour mieux comprendre le système de développement de certaines mauvaises herbes.

Cotylédon, monocotylédone et dicotylédone… Quezako?

D’emblée, vous vous demandez bien pourquoi il est important de savoir ce qu’est un cotylédon, ou de différencier les plantes monocotylédones des plantes dicotylédones… Vous allez vite comprendre !

Les cotylédons désignent en fait les feuilles primordiales ou primitives déjà présentes dans la graine, en quelque sorte un organe à l’état d’embryon. Ce qui signifie qu’ils contiennent déjà les réserves de nourriture nécessaires au bon développement de la plante.

Pousses et cotylédons de Raphanus sativus
Pousses et cotylédons de Raphanus sativus (radis).

Lorsque la germination est épigée, les cotylédons émergent du sol en premier, ce sont eux qui enclenchent la photosynthèse.

Lorsque la germination est hypogée, les cotylédons restent en terre. Quoi qu’il en soit, les cotylédons, en général de forme arrondie, précédent les vraies feuilles qui prennent ensuite le relais pour alimenter la plante.

Une plante monocotylédone possède un seul cotylédon et une plante dicotylédone en a deux.

Comment différencier les plantes monocotylédones et dicotylédones?

À maturité, il est assez facile de distinguer les plantes monocotylédones et les plantes dicotylédones.

La plante monocotylédone, la moins courante

Comme son étymologie le laisse deviner, une plante monocotylédone ne possède qu’un seul cotylédon. On les appelle communément monocots.

Concrètement, ce sont des plantes qui se reconnaîtront, plus tard, à différentes caractéristiques :

  • Leurs feuilles simples et étroites, sans folioles, sont munies de nervures parallèles.
  • Ces plantes produisent des fleurs trimères qui ont 3 pétales et 3 sépales, ou des multiples de 3, c’est-à-dire 6 ou 9.
  • Elles possèdent un système racinaire fasciculé qui produit de nombreuses racines adventives
  • Le diamètre de la tige n’évolue guère tout au long de la croissance de la plante.

Les plantes dicotylédones, les plus répandues

Ces plantes dites dicotylédones possèdent deux cotylédons. On les nomme aussi dicots.

  • Elles possèdent des feuilles munies d’un pétiole et de nervures réticulées ou ramifiées
  • Les fleurs présentent une symétrie d’ordre 4 ou 5, c’est-à-dire que les fleurs se construisent autour de 4 ou 5 sépales, pétales, étamines et carpelles.
  • La racine est le plus souvent pivotante (on verra plus tard que cette particularité a son importance!)
  • Sur les tiges, la présence de cambium permet la formation de bois secondaire
Dicotylédone de radis
Dicotylédone de radis Photo Flick’r © hedera.baltica

Quelles sont les plantes monocotylédones?

Dans cette catégorie de plantes à un seul cotylédon, on distingue :

  • Les graminées comme le blé, l’épeautre, l’orge, l’avoine, le seigle, le riz, le millet, …mais aussi les adventices comme le chiendent, la prêle des champs, la digitaire et le ray-grass… ou encore les bambous et les graminées ornementales comme la fétuque, l’hakonechloa, le miscanthus, le pennisetum…
  • Les liliacées comme le poireau, l’ail, l’échalote, l’oignon, la ciboulette…le lis, la tulipe, la fritilaire…
  • Les palmiers comme les dattiers et les cocotiers
  • Les aracées comme les arums
  • Les broméliacées (ananas) et les musacées (bananiers)

Quelles sont les plantes dicotylédones ?

Parmi les plantes dicots, on trouve la plupart des plantes potagères, les légumineuses, les arbres fruitiers et les agrumes, les plantes aromatiques, les arbustes et les arbres, les plantes vivaces et annuelles…mais aussi le pissenlit, le plantain, les boutons d’or, le rumex, l’oxalis et le trèfle !

Dicotylédone de pommier
Dicotylédone de pommier Photo Flick’r © Conall

Les monots et dicots dans la pelouse : comment les détruire?

Connaître la différence entre plantes monocotylédones et dicotylédones revient à bien distinguer les différents types de mauvaises herbes qui poussent dans la pelouse. Et donc par là même d’apprendre à utiliser la bonne méthode pour les détruire et les éliminer.

Ainsi, dans une pelouse, il va falloir cibler essentiellement les plantes dicots :

  • Si vous disposez d’une petite surface de pelouse, la suppression des mauvaises herbes peut se faire à la main avec un couteau à désherber pour le chiendent ou une gouge pour les pissenlits, le rumex, le chardon et toutes les adventices à racines pivotantes
  • Pour les surfaces plus importantes, il est conseillé d’utiliser un désherbant sélectif qui a l’avantage de s’attaquer aux mauvaises herbes dicotylédones et de laisser les graminées (sauf le chiendent) qui constituent l’essentiel du gazon.

Ces herbicides sont naturels et s’appliquent en respectant quelques règles :

  • Intervenir au début du printemps, en mars ou avril, puis, une deuxième fois, en septembre-octobre
  • Opérer à une température comprise entre 15 et 22 °C
  • Tondre la pelouse la veille et arroser pour l’humidifier
  • Préparer le désherbant en suivant les instructions et les dosages scrupuleusement
  • Pulvériser le mélange avec un pulvérisateur ou un arrosoir

Pour le chiendent, appliquez un désherbant sélectif adapté à l’aide d’un pinceau.