Prendre soin de ses pommes de terre implique un art subtil, mêlé de science et d’observation. Parmi les défis rencontrés, la fusariose représente une menace constante pour la qualité des récoltes et leur conservation.

Comprendre la fusariose des pommes de terre

La fusariose est une affection causée par des champignons appartenant au genre Fusarium, tels que Fusarium sambucinum et Fusarium solani. Ces agents pathogènes pénètrent dans les pommes de terre par des blessures causées lors de la récolte ou du transport, puis se propagent dans des conditions inappropriées de stockage.

Ces champignons, résilients, peuvent survivre dans le sol, sur le matériel agricole ou encore dans les entrepôts de stockage, constituant ainsi un réservoir d’infection permanent pour les récoltes futures.

Leur développement est favorisé notamment par des environnements chauds et humides, où ils compromettent sérieusement la conservation des précieuses tubercules.


Identifier les symptômes de la fusariose

Évolution lente mais alarmante, la fusariose montre plusieurs signes rapides à surveiller. Sur les tubercules, les symptômes débutent par des taches brunâtres, souvent visibles autour des blessures. À mesure que la maladie progresse, on peut observer les éléments suivants :

  • Des cavités se forment dans la chair, abritant un mycélium blanc à rosé.
  • L’épiderme des tubercules se fripe, se durcit, et prend un aspect momifié.
  • En cas d’humidité, des bactéries secondaires peuvent provoquer des pourritures molles.

Sur les plantes en pleine croissance dans le sol, certaines couronnes, comme Fusarium oxysporum, peuvent persister et entraîner un flétrissement fusarien. Les symptômes en sont :

Symptôme Description
Flétrissement prématuré Le feuillage se dessèche.
Croissance ralentie Les plants ne se développent pas normalement.
Nécrose des racines Peut conduire à la mort de la plante.

Impact économique et agricole

Un enjeu à échelle mondiale, la fusariose cause d’importantes pertes économiques au secteur agricole. D’un point de vue commercial, la maladie réduit la qualité des tubercules, les rend aptes à être rejetés sur le marché et présente un défi majeur, notamment pour les exploitations ayant recours à des méthodes de récolte mécanisées où les blessures sont plus fréquentes.

Plantation de pommes de terre sous serre

Une fois stockées, des lots entiers peuvent être contaminés, affectant gravement tout le stock et provoquant des pertes colossales pour les producteurs.


Stratégies de prévention contre la fusariose

La protection contre la fusariose repose avant tout sur une prévention et une gestion minutieuse des pratiques agricoles et de stockage. Lors de la récolte, manipuler les tubercules avec soin et précision. Après récolte, il est essentiel de sécher les pommes de terre pour éviter l’humidité excessive.

Le stockage doit être effectué à une température constante de 4 à 7 °C, avec un système de circulation d’air efficace pour éviter la propagation du champignon.

Les tubercules qui montrent des premiers signes d’infection doivent être retirés immédiatement. Il est également recommandé de désinfecter régulièrement les infrastructures de stockage ainsi que tout équipement agricole utilisé.


Traitements disponibles pour la fusariose

Lorsque la fusariose a pris pied, éliminer le problème n’est pas simple, mais des traitements peuvent limiter son évolution. Les options incluent :

  • Traitements fongicides, tels que le thiabendazole et l’imazalil, rigoristiquement encadrés pour utilisation professionnelle après récolte.
  • Des alternatives naturelles en développement, comme l’emploi de bactéries antagonistes ou d’extraits de plantes antifongiques.
  • L’amélioration des conditions de stockage comme outil préventif majeur.

Différences avec d’autres maladies de la pomme de terre

Il est crucial de différencier la fusariose d’autres maladies des pommes de terre, telles que :

  • Gangrène (Phoma sp.): Engagement rapide avec pourriture sous forme de lésions brunes.
  • Mildiou (Phytophthora infestans): Attaque aussi bien les feuilles que les tubercules, identifiée par des taches brun-rouille.

Récapitulation des bonnes pratiques

Pour éviter la fusariose, gardez ces pratiques essentielles à l’esprit :

  1. Manipulation minutieuse des tubercules.
  2. Stocker à température contrôlée de 4 à 7 °C.
  3. Désinfection régulière de l’équipement et des zones de stockage.
  4. Utilisation de plants sains et certifiés.
  5. Rotation agricole longue pour réduire les infections.
  6. Éliminer rapidement tout tubercule suspect.

Avec une gestion attentive et des pratiques culturaux adaptées, il est possible de maintenir l’intégrité des récoltes et de minimiser les conséquences de cette maladie redoutée.

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